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Pourquoi la rénovation écologique doit accélérer

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Le potentiel du marché de la rénovation énergétique en France est de 20 milliards d’euros par an, et l’enjeu est de taille si la France veut relever le défi climatique. Alors qu’attendons-nous ?
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20 milliards d’euros par an. C’est le potentiel du marché de la rénovation énergétique en France selon les consultants des Echos Etudes dans leur dernière publication « Le Marché de la rénovation énergétique des logements » (décembre 2018). L’enjeu est de taille : si la France veut relever le défi climatique, elle devra rénover tout le parc de logements au niveau BBC-rénovation d’ici 2050. Or, aujourd’hui 27 à 29 millions de logements ont une étiquette énergétique D ou moins, alors que les prix des énergies flambent. Sur les dix dernières années, à l’exception du fioul, toutes les autres énergies ont augmenté deux à trois fois plus vite que l’inflation. Menant à la précarisation énergétique pas moins de 7 millions de Français. La rénovation énergétique est pourtant soutenue par le gouvernement. Par exemple avec le PREH (Plan de rénovation énergétique de l’habitat) lancé en 2012. Ou plus récemment avec la campagne FAIRE (Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique) lancée en septembre 2018. 14 milliards d’euros d’aides devraient être mobilisés dans les cinq ans pour la rénovation de 500 000 logements par an. Mais selon l’estimation des Echos Etudes, toutes ces initiatives peinent à avoir de l’impact et par exemple seulement 310 000 à 340 000 logements ont fait l’objet de travaux de rénovation énergétique en 2017. La faute à des coûts importants qui ont de quoi dissuader les ménages. Pour une rénovation énergétique efficace, il faut compter plus de 25 000 euros en moyenne, pour un temps de retour sur investissement qui se situe plutôt entre 15 et 25 ans. S’il existe de nombreuses aides publiques, leurs démarches s’avèrent complexes, voire peu connues. D’autant plus que leurs modalités changent régulièrement. Ces effets de « stop and go » pèsent fortement sur la dynamique de certains segments de marché, selon les chercheurs des Echos Etudes. La solution réside selon eux dans l’émergence de « guichets uniques », qui assureraient la partie travaux et administratif. De nombreux acteurs commencent à se positionner sur ce marché, que ce soient des grandes surfaces de bricolage, des fournisseurs d’énergie, de matériaux de construction ou des groupements d’artisans. Mais la rénovation de ces millions de logements ne devrait pas s’effectuer sous l’angle uniquement énergétique mais intégrer l’approche écologique notamment dans le choix des matériaux. Sachant que le secteur du bâtiment est déjà l’un des plus polluants avec 61 millions de tonnes de CO2 par an, il ne faudrait pas que ce « chantier du siècle » aggrave ce bilan.