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L’interview du mois : Simon Brouck, responsable de projet en développement immobilier chez Linkcity Île-De-France

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Simon Brouck, responsable de projet en développement immobilier chez Linkcity Île-De-France, nous présente le projet du triangle Eole Evangile : if, un îlot fertile à Paris.
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Pouvez-vous nous donner quelques éléments de contexte et de programmation du projet de l’îlot fertile ?

Îlot Fertile, au pied de la gare Rosa Parks situé dans le 19ème arrondissement de Paris, est un projet remporté dans le cadre de Réinventer Paris début 2016, sur le site du triangle Eole-Evangile, l’un des plus importants de l’Appel à Projet Urbain Innovant. Le succès de Linkcity sur cette opération s’explique notamment par deux caractéristiques majeure : l’ambition architecturale du projet avec l’usage de la pierre en façade, mais surtout l’ambition zéro carbone en exploitation, pour une première sur un quartier parisien. Ce qui différencie ce projet des autres vient entre autres d’une programmation mixte avec beaucoup de typologies imbriquées les unes dans les autres : un centre sportif (exploité par l’UCPA), des commerces (au nombre de 6 en rez-de-chaussée), une auberge de jeunesse, des bureaux (dont un incubateur de startups), un centre logistique du dernier kilomètre exploité par Geodis, un hébergement hôtelier, une résidence étudiants et une résidence pour jeunes travailleurs, des logements libres et aidés, du studio au T4. Au-delà de la programmation complète et innovante du projet, une attention particulière a été portée à la qualité architecturale. La topographie particulière est caractérisée par la formation d’un grand jardin en son centre et par les bâtiments aux formes clairement identifiables en lien avec leur programme en contour. Des vues lointaines sont ouvertes sur le paysage parisien et l’orientation des bâtiments a été pensée pour un bon ensoleillement. L’interview Simon Brouck

Quelles ambitions particulières portez-vous pour ce projet en termes de développement durable ?

Premièrement, la biodiversité et le retour de la nature en ville ont été des enjeux majeurs pour ce projet. Rendre un confort et un niveau de qualité de vie aux occupants du site et aux riverains est un de nos principaux objectifs. Le projet s’inscrit dans le cadre d’un foncier très difficile : l’ancien site des usines à gaz de La Villette, avec un sol pollué enclavé entre les voies de la SNCF. Le souhait de Linkcity a été de créer un petit espace de verdure et de respiration. Ainsi le jardin suspendu est constitué d’un paysage comestible, d’un verger, et de potagers. En plus de sa flore variée, il forme également le support de la biodiversité locale avec des hôtels à insectes, des nichoirs et des composteurs. Le site sera d’ailleurs labellisé Biodivercity© avec l’accompagnement d’Elan. La mobilité est également un enjeu important du projet. Le site est naturellement très bien connecté et desservi grâce à la gare Rosa Parks ouverte depuis décembre 2016, qui représente un véritable hub multimodal : RER, tram, métro, Vélib’ et Autolib’. Cette situation permet au futur quartier de former une nouvelle centralité urbaine. D’autant plus qu’un espace logistique urbain du dernier kilomètre de 1000 m2 est programmé dans le projet. Il permettra de répondre à un des enjeux futurs majeurs de la métropole. Enfin une démarche de concertation et d’information citoyenne a été lancée très en amont du projet dès les premières phases de la conception avec notre partenaire Dedale. L’appropriation par les riverains de l’opération et des caractéristiques innovantes (fonctionnement Zéro Carbone, réintégration de la biodiversité, etc.) constitue un enjeu de premier plan pour la réussite du projet. Suite à la livraison de l’opération, le Living Lab prendra le relais de ces initiatives citoyennes. Ce sera un lieu d’innovation et de collaboration qui apportera l’animation nécessaire au maintien du lien social à l’échelle locale, et à la sensibilisation du grand public aux enjeux environnementaux.

Plus spécifiquement, pour l’ambition « zéro carbone », quelles dispositions seront mises en place afin de respecter cet engagement ?

Au-delà de l’annonce de l’ambition « zéro carbone », c’est la première fois que Linkcity s’engage sur un tel contrat de performance pendant 10 ans. Le reporting de la performance de l’îlot sera faite sera assuré par un opérateur de suivi de la performance carbone. Plus concrètement, le périmètre d’engagement se décline : • Sur la phase exploitation pour une durée de 50 ans ; • Sur les consommations de la règlementation thermique ; • Sur l’ensemble des logements, les résidences, l’auberge de jeunesse, l’hôtel et les bureaux. L’engagement n’a en effet par été pris sur les espaces dont l’exploitation n’est pas maîtrisée, comme les commerces par exemple. Cette ambition a pu être validée par trois grandes actions. La première suit le principe logique que la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas. L’enveloppe des bâtiments est donc très performante du point de vue de l’isolation et les équipements techniques sont à haut rendement. Parmi ces équipements performants, des pompes à chaleur (PAC F7) ont été prévues. Ces pompes produisent de l’eau chaude sanitaire d’une part et rejettent de l’eau froide nécessaire à leur fonctionnement d’autre part. Il est prévu que cette eau froide vienne alimenter le système de climatisation des bureaux du programme. Cette mutualisation innovante est possible grâce à la mixité programmatique et permettra d’atteindre une meilleure optimisation des énergies consommées. Ainsi, ces premières actions permettent de réduire de près de 75% les consommations énergétiques par rapport à la solution de référence. Pour les 25% résiduels, la deuxième action prise par Linkcity a été d’imposer aux preneurs des contrats d’énergie verte. En effet, dès le début du projet, le parti pris a été de rendre les consommations énergétiques électriques uniquement. Cette mesure permet de diviser par dix l’impact carbone. Pour les occupants particuliers, des ateliers de sensibilisation et d’incitation seront également organisés par le WWF. Enfin, le résiduel sera compensé par la production d’électricité sur site via des panneaux photovoltaïques, installés et exploités par Bouygues Energies et Services. Un grand nombre d’expertises du groupe sont en effet sollicitées sur ce projet.