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Université d’été Smart Buildings for Smart Cities

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A l’occasion des Universités d’été Smart Buildings for Smart Cities, rencontre avec Emmanuel François, président de la Smart Building Alliance (SBA).

Quel message principal la Smart Building Alliance va-t-elle délivrer lors des universités d’été ?

La Smart Building Alliance va rappeler la force et l’impact du numérique sur notre société, lequel change nos modes de vie, d’action… On parle de santé, d’éducation, de mobilité (…), cela impose de repenser les lieux où nous vivons – villes et bâtiments. Avec, en filigrane, deux impératifs. D’une part, nos actions doivent être plus durables pour la planète, ce qui implique une meilleure optimisation de l’utilisation des espaces et des biens. D’autre part, elles doivent apporter une réponse aux problèmes de société, notamment les disparités sociales qui vont grandissantes et qui ne sont pas viables à terme.

Comment le smart building et la smart city peuvent-elles aider à réduire cette fracture sociale ?

En facilitant le passage d’une économie de stock à une économie de flux et en apportant des services à l’usage : un plus grand nombre de services à un plus grand nombre de personnes. Par exemple, en ville, beaucoup n’ont plus les moyens d’acheter et d’entretenir une voiture. Généraliser une mobilité multimodale partagée, c’est créer une mobilité à moindre coût. Le numérique permet cela : il optimise l’usage d’un bien, que ce soit une voiture ou un lieu. Il faut donc repenser fondamentalement les espaces pour qu’ils soient beaucoup plus flexibles, multi-usages. Cette idée est dans les cartons des promoteurs en France et à l’international.

Vous parlez de bâtiments réversibles que l’on pourra transformer rapidement ou de mixité dans l’usage du bâtiment ?

Les deux ! Flexibilité dans le temps, avec la notion de réversibilité et flexibilité sur un temps court – une journée – en modifiant l’espace, avec des cloisons mobiles par exemple. Ces deux cas ne peuvent fonctionner vraiment que si l’on est connecté pour reconfigurer les espaces, les fonctions et facturer l’usage (bien, énergie, etc.) en temps réel. Le numérique, encore une fois, le permet.  

Cela ne va-t-il pas exclure les personnes qui ne sont pas dans le tout-numérique et créer une nouvelle fracture ?

Pour moi, la question ne se pose plus. On va connecter les bâtiments, les voitures (…). C’est comme si au XXe siècle, on s’était opposé au déploiement du réseau électrique. Aujourd’hui, il faut intégrer le numérique et la question est plutôt comment le faire au plus vite et à moindre coût ? C’est là que la SBA (Smart Building Alliance), dont Bouygues Construction est membre, intervient.

Alors, posons la question : comment ?

Avec une mutualisation et des infrastructures numériques communes au bâtiment et au territoire. C’est complexe car technique, mais il faut commencer par là avant de déployer des services. Or, que ce soit au niveau de la ville ou du bâtiment, nous avons tendance à brûler les étapes ; ce n’est pas la bonne méthode.

Et quelle est la bonne méthode ?

Amener la connectivité au plus proche des besoins, que ce soit la fibre optique ou la 5G. Cette dernière coûtera, dans certains lieux, beaucoup moins cher que la fibre optique. Donc il y a l’infrastructure numérique, et ensuite tout ce qui va autour : connectivité, raccords, passerelle de communication ou nœuds de réseaux qui vont communiquer en réseau filaire ou sans fil, ce qui autorise une connectivité au plus près des équipements. L’étape suivante, c’est la sécurisation des données, celles-ci doivent rester à l’échelle du bâtiment ou de la ville, et pas partir n’importe où. À la SBA, on parle d’operating system, à l’instar de celui dans un ordinateur. Cet operating system et ce nœud de réseaux sont essentiels pour gérer les données localement.

Parallèlement, vous parlez de big bang de la rénovation énergétique, pourquoi ?

Nous sommes en train d’écrire l’histoire, tout cela concerne non pas un service mais tous les services. D’où le terme big bang de l’efficacité énergétique. On s’appuie sur le déploiement de systèmes d’économie d’énergie ouverts et interopérables, pour mettre en place les infrastructures. Sachant que ce sont les économies d’énergie sur une période donnée qui vont permettre de financer ces infrastructures. C’est un bon moyen de financement, on est sûr de générer des économies et d’avoir un retour d’investissement sur trois à sept ans. Ce qui est intéressant dans cette transition, c’est que la ville et le bâtiment se mettent à l’heure du numérique mais aussi des nouvelles technologies : la maquette numérique avec le BIM, l’intelligence artificielle, les robots…Tout cela va dans le même sens.