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Villes moyennes : après la crise, le renouveau ?

29 Novembre 2021

Les villes moyennes ont la cote. En attendant les prochains recensements, les chiffres des prix de l’immobilier sont éloquents : + 6% en moyenne pour l’ensemble de ces villes entre 20 000 et 100 000 habitants .
Mais c’est surtout le marché immobilier de l’existant qui profite de cette tendance. À l’heure de l’objectif ZAN (zéro artificialisation nette des sols) pour lutter contre la perte de la biodiversité et le réchauffement climatique, l’État mène une politique volontariste, en dotant notamment 234 villes moyennes de 5 milliards d’euros pour revitaliser leur centre grâce au programme Action cœur de ville.

Introduction

« Bouygues-Construction s’intéresse à Nevers ? J’ai bien fait d’y avoir investi, alors ! » Un clin d’œil et Abdou, graphiste croisé rue Jeanne d’Arc, explique avoir quitté Paris, fin août, pour cette ville de province. « Je fuis les inconvénients de la capitale pour bénéficier du confort d’une ville moins grande. Vous m’auriez dit que je ferai cette démarche il y a dix ans je ne l’aurais pas cru ! »
Le changement de perception de la ville moyenne, surtout de la part de personnes originaires de métropoles, est nettement perceptible depuis 2020, marquée par la crise sanitaire et l’essor du télétravail.
« Angers, Poitiers, Angoulême (…) la deuxième couronne de Paris (…) reprennent du poil de la bête avec des clients qui viennent des grandes villes », « et ont besoin de garder le lien avec des métropoles », note Jean-Claude Driant, professeur à l’École d’urbanisme de Paris, au micro de « France Culture » le 11 octobre 2021. « [Les néo-arrivants] s’installent à moins d’1h30 d’une métropole ». Et Paris compte ses pertes : 6 000 écoliers de moins en ce début d’année scolaire, a annoncé le Rectorat.
Cinq ans après la publication de l’enquête d’Olivier Razemon “Comment la France a tué ses villes” (2016), les titres de la presse fleurissent d’hyperboles : « Les villes moyennes, cadre de vie et de travail idéal des Français » (« Les Échos », novembre 2020) « Les villes moyennes tiennent leur revanche », (« Le Monde » du 21 février), « Les villes moyennes nouvel eldorado en France », (« Ouest-France », 3 mars 2021).

« Il n’est pas possible de quantifier encore le nombre des métropolitains passés aux villes moyennes et zones rurales », tempère Jean-Claude Driant. « Il faudra attendre d’avoir des recensements pour les années 2020-2021.»
D’autant que la notion de ville moyenne est « loin de constituer un tout homogène », prévient Jean-Benoît Albertin, commissaire général à l’égalité des territoires en avant-propos du numéro consacré aux villes moyennes de la revue de son service (la CGET, actuelle ANCT, Agence nationale de la cohésion des territoires) [1]. Et d’afficher « la diversité des situations », carte à l’appui. En vert, les « situations favorables » . Des villes côtières de l’ouest et du sud, en majorité, comme Quimper (Finistère), Lorient (Morbihan), La Rochelle (Charente-Maritime), Narbonne (Aude), Sète (Hérault), en passant par Pau (Pyrénées-Atlantique), où en effet les prix grimpent). En rouge, les « défavorables » : surtout les villes du centre et du nord-est, où l’on n’observe pas actuellement de “flambée des prix”.

Deux dimensions cependant permettent de définir ces villes concentrant un quart de la population française et des emplois, selon la publication de la CGET, des préfectures ou sous-préfectures qui « assurent un maillage fort du territoire français ». « La population » communale, d’abord, « comprise entre 20 000 et 100 000 habitants, afin notamment de les distinguer des métropoles dont la population est supérieure à 200 000 habitants ». Puis « la fonction particulière d’intermédiation », « exercée par la ville sur son territoire ». Parce qu’elles font « un trait d’union entre la métropole et la campagne », Denis Thuriot, maire de Nevers, leur préfère l’expression “ville médiane”.

Aux États-Unis certaines ont été rebaptisées “zoom towns” au cours de la crise sanitaire. « Traduisez : des villes où il est possible d’utiliser le programme de visioconférence “Zoom”, explique « We Demain » dans un article de février 2021. Il s’agit de villes de quelques dizaines de milliers d’habitants, situées à quelques heures de grands centres urbains et surtout proches de la nature, rapporte la presse américaine. Bien entendu, ces villes disposent d’une bonne connexion internet (…).

Aspen, The Hamptons, Cape Code, Truckee… Autant de villes qui étaient à l’origine plutôt des destinations de vacances et qui attirent aujourd’hui de nouveaux habitants. Résultat : les prix de l’immobilier s’y envolent ». Les prix augmentent également en France, de 6% en moyenne. Selon « seloger.com », au “top 10” des villes dont les prix augmentent le plus depuis un an, cinq villes moyennes : dans le Morbihan, Vannes (+17,3%), dans l’ Eure, Évreux (+17,1%), dans les Hauts-de-Seine, Clamart (17%), dans la Mayenne, Laval (16,9%), dans le Nord, Tourcoing (16,7%).

Reste à faire converger les aspirations du gouvernement, de voir revivre les habitats et les boutiques de centre-ville, avec celles des Français. Car c’est surtout le marché de la résidence secondaire qui se tend, et celui des maisons avec jardin en périphérie urbaine. Avec le programme Action cœur de ville, 5 milliards d’euros ont été mis sur la table pour redynamiser les centres villes. Faisons en sorte que ce ne soit pas en vain.

Nouvelles aspirations résidentielles des Français : la revanche des villes moyennes ?

Proches de la campagne, dotées de haut-débit ou de très haut-débit permettant le télétravail, offrant des services de proximité comparables à ceux d’une grande ville sans en subir la densification… Les villes moyennes plaisent aux Français car ce « sont les villes du “en même temps” ».

Et si l’herbe était plus verte… dans une plus petite ville ? Les confinements successifs et l’essor du télétravail ont confirmé l’envie des métropolitains de nature, de calme et d’une densité moins importante. 1,2 millions de Franciliens avaient quitté l’Ile-de-France lors du premier confinement.

Aujourd’hui, près des trois quarts des Franciliens souhaitent déménager pour une autre commune, révèle un sondage de l’ObSoCo publié en Octobre 2021 : 60% d’entre eux peuvent télétravailler (contre 33% des professionnels sur l’ensemble du territoire, rappelle « Le Télégramme » du 5 octobre). Un désir qui touche désormais la majorité des Français : plus d’un sur deux souhaite vivre ailleurs et la moitié d’entre eux envisage de le faire dans une ville moyenne ou une petite ville à proximité d’une grande ville. La densité idéale ? 4000 habitants au km2 maximum, selon le dernier sondage de l’ObSoCo.

« Ces urbains veulent simplement partir dans leur terroir », selon l’historien Pascal Blanchard invité de France Inter, le 14 octobre. Ils veulent surtout « vivre, travailler dans une “ville à taille humaine”, aux prix de logement nettement inférieur à ceux d’une métropole. À condition qu’elle offre une connexion internet impeccable, et les mêmes services qu’une métropole », note Philippe Archias, directeur de l’innovation chez Chronos et directeur d’Astrées.

« LES VILLES DU “EN MÊME TEMPS” »

« Les villes moyennes sont les villes du “en même temps”, explique-t-il. Les gens les perçoivent (c’est de l’ordre de la perception et pour partie de la réalité) comme offrant un meilleur ratio qualité de vie/ coût de la vie que les métropoles. A budget constant ou moindre, ils peuvent s’offrir une pièce en plus, éventuellement télétravailler plus confortablement et se rapprocher de la nature. Tout en ayant accès à des niveaux de services acceptables (crèches, écoles, services de soin, etc.) que les espaces ruraux n’offrent pas. De plus, elles sont perçues comme des villes à la campagne.»
Ce que confirme Camille, jeune mère de famille. Elle vient de quitter Rouen pour Montargis (Loiret). « Regardez-moi ce cadre. Elle mérite bien son surnom de Venise du Gâtinais, non ? Ici j’ai 15m2 de plus pour un loyer de 30% inférieur, ma fille a été très bien accueillie en maternelle. Et si je veux aller à Paris pour une réunion, un événement, j’y suis en 1h par le train. Depuis Rouen je mettais 1h30. Et ici c’est rare les embouteillages !»
En effet, ces villes « obéissent aux règles de la ville du quart d’heure. Les fonctions essentielles sont regroupées au sein d’un espace finalement assez réduit », analyse Joël Bruneau, maire LR de Caen (Calvados).

Clément Boutillon, lui, a quitté la région parisienne pour s’établir à Nevers (Nièvre) d’où il est originaire. Ce jeune designer a découvert la faïence il y a deux ans, au sein de la faïencerie Georges. C’est devenu une passion ; la ville compte depuis janvier un troisième faïencier. Mais ce choix d’exercer son activité dans une ville moyenne n’est pas réservé aux télétravailleurs ou aux auto-entrepreneurs. « Les villes moyennes séduisent aussi les entreprises internationales, » titre « Les Échos » du 5 novembre 2020. « Le groupe de luxe Hermès déjà présent dans la vallée de la Meuse a prévu d’ouvrir un deuxième atelier de maroquinerie au nord de Charleville-Mézières, d’ici à la fin 2022 », informe « Le Monde » du 21 février 2021.

LES ESPACES DE COWORKING AUGMENTENT, PARFOIS SPECIALISÉS

En parallèle, les tiers-lieux se développent, permettant de regrouper télétravailleurs rattachés à une entreprise ou entrepreneurs sans bureaux. A Valence (Drôme), cinq espaces de coworking se sont ouverts récemment en centre-ville, comme le révèle la première vidéo d’une série produite par le Salon des maires de France et des collectivités locales, consacrée aux villes moyennes.
À Lorient (Morbihan), deux espaces de coworking font parler d’eux pour le dynamisme qu’ils génèrent. La Colloc, créé en 2014 où l’on vient travailler à l’heure ou à la journée. Et le Centre d’affaires Lorient Mer (CALM), créé en 2015 sur La Base, le quartier de l’ancienne base de sous-marins. Défini comme un espace de « pro-working », il permet aux métiers de la mer de croiser leurs compétences.

Une économie de niche s’est créée pour accompagner ce nouveau mode de travail. Relais d’Entreprises, fondée par Dominique Valentin, veut assurer un relais entre le logement de l’employé et son entreprise, à l’image des relais de poste de l’Ancien Régime, afin de réduire les déplacements professionnels. Il cible en priorité les “territoires dortoirs”, en périphérie urbaine ou en zone rurale. « Les trajets les plus rapides, les plus économiques, les plus écologiques et les plus sûrs sont ceux que l’on ne subit pas » affiche le site, avec cette ambition : « Au XVIIème siècle on comptait 1 400 relais de poste. C’est l’objectif que nous nous fixons pour 2030 ».

Dans la foulée, Dominique Valentin a co-fondé VivrOVert avec quatre associés. L’inscription est gratuite. « On rentre ses critères macro (vivre à la montagne ou non loin de la mer, dans une zone pluvieuse ou non), explique le co-fondateur, avant de rentrer des critères plus précis (à moins de 10 mn d’un tiers lieu, à proximité d’un collège, au soleil, et à 1h30 de Lyon par exemple, dans une commune bien desservie par les transports) ». Une fois ces critères rentrés, une carte de France apparaît, découpée en “dalles” de 25km2. Leurs couleurs renseignent sur les territoires correspondants : verte, tous les critères sont réunis, orange ou jaune ils le sont partiellement. L’entreprise collabore avec Pôle emploi, les collectivités locales et les agences immobilières qui le financent, pour que l’utilisateur puisse avoir accès aux offres d’emplois et de biens immobiliers sur le secteur.

AVANT DE SAUTER LE PAS, TOUS LES PARAMÈTRES DOIVENT ETRE EXAMINÉS

Un site qui pousse à la réflexion, à bien envisager tous les paramètres d’un changement d’habitudes.
« Parfois le ratio qualité de vie/coût de la vie est mal calculé, avertit Philippe Archias. On pensait passer moins de temps dans les transports mais cela ne s’avère pas toujours juste.
Par exemple, dans un ménage de bi-actifs, il arrive souvent qu’un des deux conjoints ne trouve pas du travail sur place et soit contraint de faire des déplacements un peu longs ce qui n’était pas l’objectif.
A cause de l’allongement de ces déplacements professionnels, voire personnels (on veut sortir le soir et il faut se rendre dans la ville d’à côté, à plusieurs dizaines de kilomètres de là, par exemple), la ville des courtes durées est, pour certains, une fausse promesse. Surtout si l’on veut maintenir un mode de vie de type “métropolitain”.
Et cela peut, dans certains cas, engendrer un surcoût à court terme, si l’on a une maison à chauffer plutôt qu’un appartement, un budget mobilité en forte augmentation lorsque deux voitures sont nécessaires… Ce sont des éléments à anticiper quand on sait que les villes moyennes ne bénéficient pas de la commutativité des métropoles qui fonctionne comme un facteur de réduction des risques (si on perd son emploi il est plus difficile de trouver rapidement des alternatives). »

TENSIONS POTENTIELLES À GÉRER

Il arrive aussi que ces néo-arrivants ne soient pas toujours bienvenus, car ils tirent l’immobilier vers le haut. C’est le cas à Compiègne (Oise), par exemple. « Les locaux peinent à trouver des biens à Compiègne et blâment l’arrivée en force des Parisiens », lit-on dans le Courrier Picard du 26 février 2021. Au risque d’attiser le clivage entre “vieux Compiégnois”, comme ils se définissent eux-mêmes, et néo-arrivants aisés, déjà soulignées par Jérôme Fourquet dans “L’archipel français” (2019). « Quand on circule en ville, le contraste est saisissant entre ce quartier [populaire du Clos-des-Roses], qui est devenu une plaque tournante du trafic de drogues (…) et le quartier des avenues, en bordure de forêt ou de l’hippodrome, où une population très aisée réside dans de vastes demeures (…). Le processus d’archipelisation à l’œuvre dans la société française [se lit] y compris dans une ville moyenne comme Compiègne. »
« Toutes les villes où il y a une forme de gentrification, c’est formidable. Ça permet d’avoir plus de revenus via la fiscalité, ça crée de la valeur pour tout le monde », positive Raphaël Pollet, directeur de développement du promoteur belge Iret. Rappelant que lutter contre la pauvreté d’un quartier, ce n’est pas lutter contre la richesse d’un autre.
« Lutter contre la pauvreté, ça veut dire investir dans la santé, dans l’éducation, dans l’emploi, dans l’habitat, dans la formation… », rappelait dans « Libération », le 16 septembre 2021, Philippe Rio, maire PCF de Grigny (Essonne), tout juste élu meilleur maire du monde par la City Mayors Fondation, un groupe de réflexion international sur la gouvernance à l’échelle des villes.

Quelles démarches institutionnelles pour améliorer la qualité de vie et l’attractivité des villes moyennes ?

L’engagement fort de l’État auprès des villes moyennes se concrétise notamment dans le programme Action cœur de ville, lancé en 2017 et prolongé jusqu’en 2026. Mais les territoires n’ont pas attendu les dernières mesures du gouvernement pour assurer leur développement.

« Réouverture des maisons closes, Lunel OSE ! » Lunel (Hérault) lançait le 21 janvier un plan de communication choc, sous forme de boutade, pour annoncer son ambitieux projet de revitalisation du centre-ville historique. Baptisé “MétamorphOse”, il mobilise la somme de 53 millions d’euros sur dix ans pour restaurer l’habitat et le commerce de proximité, stimuler l’attractivité de la ville pour faire venir habitants et touristes.
Cela n’aurait été possible sans l’aide de l’État. Lunel est bénéficiaire du programme Action cœur de ville (ACV), lancé en décembre 2017 : 5 milliards d’euros pour revitaliser les centres de 222 territoires, soit 234 villes de 15 000 à 100 000 habitants. À cela s’ajoutent les aides de l’Agence nationale des territoires (ANT) ou des 100 foncières publiques annoncées en 2020 par Bruno Le Maire pour permettre aux communes d’acheter des locaux désaffectés, et prendre en charge leur rénovation.
Mais surtout, ces projets ne pourraient se réaliser sans la combattivité des maires qui doivent imaginer des stratégies pour retenir et faire croitre la population.

DES PROGRAMMES INEDITS POUR SOUTENIR LES CENTRES-VILLES

Quand Pierre Soujol, maire DVD de Lunel et président de la Communauté de communes du Pays de Lunel, s’adresse à la presse le 21 janvier 2021, il assure la promotion de sa ville mais se fait aussi le porte-parole de n’importe quel autre maire de ville moyenne en déclin : « [notre ville] a un fort potentiel. Mais sans artères fluides, sans réhabilitation de l’habitat dégradé et insalubre, sans la réouverture des commerces, bref, sans l’ouverture de toutes ces “maisons closes”, le cœur de ville se meurt ».
Plus de 3 milliards d’euros ont déjà été engagés sur l’enveloppe des 5 milliards mobilisés auprès de la Caisse des dépôts, d’Action logement ou de l’Agence nationale de l’habitat (ANHA) pour le programme Action cœur de ville (ACV), lit-on le 7 septembre sur le site de l’Elysée. Ce même jour, lors de la quatrième rencontre nationale ACV, le président de la République, Emmanuel Macron, a promis 350 millions d’euros supplémentaires issus de fonds européens pour soutenir la poursuite du programme jusqu’en 2026, ainsi que la pérennisation du fonds Friches, lit-on sur le site de l’Elysée. Son discours a souligné la « méthode radicalement nouvelle » élaborée pour sa mise en œuvre « qui s’étendra aux types de projets dans les quartiers, aux entrées de ville et aux zones de gares ».
« L’intention de ce programme était de poser un regard 360° sur 222 territoires, commente Emmanuelle Obligis, directrice régionale de l’Ile-de-France et du Centre-Val-de-Loire, et directrice de l’immobilier et du secteur privé à la SCET, dans l’interview qui clôt ce dossier. Un regard croisé, en appelant différentes expertises (habitat, commerce, équipements publics, mobilité, développement économique, etc.) pour dégager un plan d’actions permettant de passer rapidement à l’opérationnel. »
« Ces communes n’avaient jamais eu de plan spécifique depuis le président Giscard d’Estain, se réjouissait Caroline Cayeux, maire DD de Beauvais et présidente de la Fédération des villes de France, au micro de France Inter le 28 mars 2018, (…) de plan aussi précis, aussi simple, aussi rapide ».

Pour appuyer ce programme, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, a annoncé en 2020 le déploiement de cent foncières afin de rénover 6 000 petits commerces sur cinq ans, pour un montant de 300 millions d’euros investis par la Banque des Territoires. « Auxquels s’ajoutent 500 millions d’euros de prêts pour activer ces foncières ». « Constituées avec les collectivités locales, elles achèteront les locaux vacants ou des commerces sur le point de fermer », a détaillé Bruno Le Maire, « là où les pancartes à louer et à vendre se multiplient sur les façades des magasins aux volets fermés ». « Elles les rénoveront et les loueront à un tarif préférentiel »

Le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) s’est également associé au projet Action cœur de ville grâce programme “Au cœur des territoires”, lancé en 2019. « Pour rendre l’accès aux formations enseignement supérieur plus accessibles sur les territoires » précise le site de la Banque des territoires. Une centaine de centres de formation ouvriront d’ici à 2022 dans des villes moyennes. Enfin le programme Territoires d’industries, lancé fin 2018 par le gouvernement et doté d’une enveloppe de 1,3 milliards d’euros, soutient l’industrie jusqu’en 2022. « Trois ans après le lancement [du programme], nous avons lancé 1 400 projets et créé 27 000 emplois sur les territoires », a salué Jacqueline Gourault, Ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, sur Tweeter.

« VENEZ TESTER »

Jacqueline Gourault annonce depuis un an « de plus en plus de souplesse » et « de plus en plus de compétences » aux collectivités, dans le cadre de la loi 3D (pour décentralisation, différentiation et déconcentration). Car les territoires sont les premiers à élaborer, grâce à leur inventivité, des stratégies pour assurer leur développement durable.
Grâce aux agences d’attractivité, de développement et d’innovation, des agences de marketing territorial, initiées par les régions, les départements ou les intercommunalités. La France en compte une trentaine. Elles n’étaient que neuf en 2017. « Concrètement, il s’agit de séduire des cibles très diverses, explique « La Gazette Nord Pas de Calais » du 18 septembre 2020 : les professionnels, les habitants potentiels, les étudiants, les touristes, les professions médicales… » En 2022, les agglomérations de Mulhouse (Haut-Rhin) et Béziers (Hérault), le département de la Meurthe-et-Moselle se doteront aussi de ces outils, informe le CNER qui les fédère.
Aux territoires ensuite de développer chacun son écosystème spécialisé. Lunel croit à l’avenir de l’artisanat. « Lunel est une ville d’art et nous souhaitons renouer avec l’artisanat d’art. Pour attirer artistes et artisans, la ville va mettre à leur disposition une cinquantaine de rez-de-chaussée dont elle est propriétaire. Un bail temporaire les incitera à oser entreprendre sur Lunel », précise Stéphane Dalle, premier adjoint à l’attractivité et à la promotion du territoire dans les colonnes de « La Tribune » du 21 janvier.

Le maire de Nevers, Denis Thuriot, mise sur le numérique ; il n’hésite pas à inviter les porteurs de projets grâce à son dispositif d’aide à l’implantation « Welcome in Nevers » (WIN). « Les gens ne pensent pas toujours à venir dans la Nièvre. Alors on assure une rampe de lancement, explique-t-il. Vous avez un projet d’implantation ? Vous nous sollicitez. Si vous venez tester, on vous paie le déplacement et votre logement. Parallèlement à ce dispositif, j’ai une cellule d’accompagnement et d’accueil du conjoint, pour lui trouver un emploi. Et puis si ça ne vous plaît pas, vous repartez et cela ne vous aura rien coûté ».

INTERVIEW CROISÉE

Parle-t-on à raison de “villes moyennes” ? Comment l’intérêt médiatisé pour ces villes se concrétise-t-il sur le terrain, comme par exemple à Nevers ? Comment accompagner leur développement durable et assurer la réussite du plan Action cœur de ville reconduit jusqu’en 2026 en attirant des opérateurs et surtout des habitants ?

Réponses d’EMMANUELLE OBLIGIS, directrice régionale Ile de France / Centre Val de Loire et directrice Immobilier et secteur privé à la SCET (Services, Conseil, Expertises, Territoires) et de DENIS THURIOT, président de Nevers agglomération et maire de Nevers, conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, co-fondateur et président du SIIVIM (sommet international de l’innovation en ville médiane).

COMMENT FAUT-IL COMPRENDRE L’EXPRESSION « VILLE MOYENNE » ?

EMMANUELLE OBLIGIS – « Ville moyenne » est généralement compris comme une ville de 20 000 à 100 000 habitants. Mais nous préférons à cette expression celle de « ville de taille moyenne » plus claire, et à la connotation plus positive.

DENIS THURIOT – « Moyen » renvoie aux appréciations scolaires : ni bon ni mauvais. Au SIIVIM, le sommet international de l’innovation en ville médiane que je préside, nous parlons de « villes médianes ». Si je schématise, il y a les métropoles, les campagnes, et l’entre-deux : ce sont nos villes, qui représentent presque 30% de la population française. Nous sommes un trait d’union entre les métropoles et les campagnes. Vous allez vous en rendre compte si vous passez un peu de temps à Nevers : très vite vous trouvez les champs et le charolais !

EMMANUELLE OBLIGIS, COMBIEN DE VILLES DE TAILLE MOYENNE FONT-ELLES APPEL À VOS SERVICES, ET SUR QUELLES QUESTIONS EN PARTICULIER ?

EMMANUELLE OBLIGIS – La SCET et ses entités (Citadia, CEI, Aatiko) interviennent auprès d’une centaine de collectivités de taille moyenne soit par le biais d’appels d’offre, de gré à gré ou de grands accords-cadres tels que ceux lancés par la Banque des Territoires ou l’ANCT.
Cette dernière année, les interventions se sont multipliées, portant sur le commerce notamment. Certains territoires voient leur centre-ville se vider avec de forts taux de vacance, en partie en raison du développement de grandes zones commerciales en périphérie et du e-commerce. Tout cela a été considérablement accéléré par la crise du Covid.
Au-delà du commerce, l’enjeu c’est de recréer de la ville dans toutes ses dimensions, en soutenant la rénovation des écoles, la création de logements, le développement d’activités économiques, le développement des mobilités en lien avec les nouveaux usages, le déploiement des infrastructures et des usages numériques, etc. Nous sommes beaucoup intervenus dans le cadre du Programme « Action Cœur de ville », un grand programme de politique publique territorialisé lancé en décembre 2017 pour revitaliser 222 villes.

POURQUOI UNE VILLE COMME NEVERS, PAR EXEMPLE, A-T-ELLE PERDU TANT D’HABITANTS (12 000 EN QUARANTE ANS) ?

DENIS THURIOT – À la différence des autres villes médianes, la baisse a été continuelle : on est passé de 45 480 habitants en 1975 à un peu plus de 33 000 habitants en 2018.
La politique d’aménagement du territoire nous a oubliés pendant quarante ans.
Nous avons été pénalisés par l’absence d’infrastructures modernes pour venir jusqu’ici : la ligne ferroviaire Paris-Clermont est ancienne, elle n’a pas rendu attractif le passage ou l’arrêt dans la Nièvre. L’absence de TGV nous met à 2h de Paris. L’autoroute A77 est un cul de sac jusqu’au circuit de Formule 1 de Nevers-Magny-Cours. Et pourtant on n’est pas le bout du monde !
Et puis, sûrement, un manque de projets ambitieux pour Nevers. Après le mandat de Pierre Bérégovoy – qui ne manquait pas de projets, lui – les élus se sont davantage préoccupés de leur parcours politiques respectifs que de l’avenir de la ville.
Enfin, les crises économiques, le changement de mœurs nous ont coûté des emplois. Dans la faïencerie par exemple. Quand on était jeunes, on avait notre bol de faïence au petit déjeuner ; un cadeau de faïence accompagnait les passages d’une étape à l’autre de la vie : naissance, mariage, anniversaires, etc. Les gens étaient fiers de l’exposer chez eux. On décorait les toits d’épis de faîtage magnifiques. Sur les six faïenciers que comptait Nevers il y a vingt ans il n’en reste plus que deux, soit quinze salariés.
Mais j’espère que l’on a mangé notre pain noir.

ON PARLE BEAUCOUP DU RETOUR DES VILLES MOYENNES. LA COURBE DÉMOGRAPHIQUE S’EST-ELLE INVERSÉE À NEVERS ?

DENIS THURIOT – Nous ne voyons pas des cohortes de voitures venir chez nous mais quelque chose se manifeste. Nous reprenons des habitants. Est-ce que c’est de façon durable ? Je ne sais pas.
C’est un phénomène antérieur à la crise sanitaire : le dernier comptage INSEE de 2018 nous redonne 300 habitants. Une première depuis 1975. L’agglomération en perdait également depuis 2004 ; elle en a gagné 160.
Les écoles neversoises qui voyaient leur nombre d’élèves fondre comptent 30 élèves de plus à la rentrée, encore une première. 1% de plus ce n’est pas énorme, mais ce qui est intéressant c’est que ce sont des élèves qui rentrent principalement en élémentaire. Ce sont donc plutôt des nouveaux arrivants, car si c’étaient des Neversois, ils seraient en maternelle. Nos crèches sont pleines et on travaille à en ouvrir de nouvelles.

EST-CE QUE LES PRIX DE L’IMMOBILIER GRIMPENT AUSSI ?

DENIS THURIOT – Les agents immobiliers et les notaires ont constaté une montée globale des prix de 6%, davantage pour les maisons avec jardins. Les maisons se louent beaucoup plus rapidement : c’est une tendance qui est positive.
J’en suis conscient, ce sont surtout les résidences secondaires qui tirent le marché immobilier vers le haut. La plupart des acquéreurs viennent de Paris. Mais je mise sur le fait que ces habitations vont devenir des résidences principales. Je me dis que pour l’instant les gens viennent tester. S’ils sont bien, si nous leur proposons les bons services de crèche, d’école, les bons équipements sportifs, culturels, ils vont rester. Si ce n’est pas le cas ils iront résider ailleurs. Et ils auront raison ! À nous de jouer notre carte. Il n’y a pas tant de villes que cela à deux heures de Paris.

LE PROGRAMME ACTION CŒUR DE VILLE A ETE LANCÉ EN DÉCEMBRE 2017 PAR LE GOUVERNEMENT POUR REVITALISER LES CENTRE-VILLE ET Y ATTIRER LES HABITANTS. IL SERA PROLONGÉ JUSQU’EN 2026. QELLE EST SA FORCE, EN DEHORS DES FONDS MOBILISÉS (5 MILLIARDS D’EUROS POUR CINQ ANS) ?

EMMANUELLE OBLIGIS – « Action Cœur de Ville » témoigne d’une politique publique volontariste qui a d’ailleurs été reconduite récemment jusqu’en 2026.
L’intention de ce programme était de poser un regard 360° sur 222 territoires, un regard croisé, en appelant différentes expertises (habitat, commerce, équipements publics, mobilité, développement économique etc.) et dégager un plan d’actions permettant de passer rapidement à l’opérationnel.
Par le biais d’ingénieries subventionnées, le programme vise à aider les communes à y voir clair, à poser un diagnostic et à déterminer des axes prioritaires d’intervention.
C’est intéressant parce que c’est la première fois que l’État investit dans une politique globale à destination de ces territoires. Le contexte de crise sanitaire conjugué à l’envie de nombreux métropolitains de vivre dans des communes plus petites sont des facteurs favorables à sa réussite.

COMMENT LA SCET ACCOMPAGNE-T-ELLE « ACTION CŒUR DE VILLE » ?

EMMANUELLE OBLIGIS – Nous accompagnons un grand nombre de villes de ce programme via des missions de conseil. Nos 15 implantations en France métropolitaine nous permettent d’être au plus près du terrain.
Cet accompagnement est de deux natures. Par le biais de missions d’Assistance au Management de Projet (AMP) : nous sommes dans ce cas, aux côtés de l’interlocuteur de la collectivité en charge du Programme « Action cœur de ville » pour l’aider à poser le diagnostic, à structurer une stratégie et une gouvernance et à bâtir la feuille de route des actions pour revitaliser son centre-ville. Pour Nevers, la SCET et sa filiale Citadia ont travaillé à la requalification de son entrée sud. On peut également intervenir sur des thématiques spécifiques en apportant un regard d’expert sur la mobilité, le commerce, la réhabilitation des logements dégradés, la programmation d’équipements de santé, le redéploiement d’espaces publics etc.
Les mesures destinées à l’emploi, la formation, l’industrie, globalement absentes du premier programme « Action Cœur de Ville » doivent devenir des priorités pour renforcer l’attractivité de ces territoires.

COMMENT ACTION CŒUR DE VILLE REVITALISE-T-IL NEVERS ?

DENIS THURIOT – Ce programme nous permet d’accéder à des logements de centre-ville, par exemple les appartements surplombant les boutiques des commerçants qui n’y habitent plus et servant de réserves.
Ce programme nous permet aussi d’embellir l’espace public. Si vous vous promenez à Nevers avenue Bérégovoy [dans la vieille ville, dans le prolongement de l’avenue du général de Gaulle qui part de la gare, NDLR] vous constaterez la rénovation des passages piétons. La place Mossé [au sud de la ville] est en travaux. Elle retrouvera sa vocation de belvédère, offrant un magnifique point de vue sur la Loire.
Ces aides sont de formidables accélérateurs de projets.

SONGEZ-VOUS A DES SOLUTIONS NUMERIQUES AUSSI ?

DENIS THURIOT – Je voudrais que le centre-ville soit la galerie marchande à ciel ouvert de l’agglomération. Je mène une politique de stationnement gratuit à Nevers, pour deux heures de temps. Je renonce à 700 000 euros mais c’est pour aider le commerce. Des pavés numériques permettront d’améliorer la circulation en renseignant les automobilistes en temps réel sur les places de stationnement libres, le trajet le plus rapide. L’objectif c’est beaucoup moins de voitures en ville, mais il faut y aller progressivement.
Le soir, nous testons déjà des passages protégés lumineux avenue Pierre Bérégovoy – grâce à un dispositif Flowell [développé par Colas] – qui orientent le piéton et alertent la voiture quand un piéton s’approche ou s’engage. La moitié est financée par Action cœur de ville. Cette technologie complète celles qui améliorent l’éclairage de nuit différencié sur les pistes cyclables et sur la route. Dans certaines rues de Nevers la lumière baisse quand il n’y a personne, sinon elle s’intensifie. C’est l’allumeur de réverbères moderne.
Un de nos projets encore est de mettre davantage de protection, en installant des caméras de surveillance. Et peut-être de l’animation sonore.

OÙ LES CINQUANTE VILLES QUE VOUS ACCOMPAGNEZ EN SONT-ELLES DU PROGRAMME, DANS L’ENSEMBLE ?

EMMANUELLE OBLIGIS – On arrive à un moment charnière car la première partie de ce grand programme public vient de se terminer. Mais le gouvernement vient de lancer l’acte II !
La question qui se pose maintenant, c’est comment faire atterrir les projets, comment transformer les plans d’actions en réalité sur le terrain. Et pour cela, il faut que tous les acteurs de la production de la ville s’engagent sur ces territoires. Les Sociétés d’Economie Mixte font un travail remarquable et je constate que les promoteurs privés cherchent également à trouver une place (et un modèle économique…) dans ces villes moyennes, même si souvent le marché est détendu.
Nous accompagnons d’ailleurs un certain nombre de collectivités pour les aider à identifier et sourcer des opérateurs.

LES PROMOTEURS IMMOBILIERS SONT-ILS INTÉRESSÉS ?

EMMANUELLE OBLIGIS – Je perçois en effet en ce moment un intérêt accru pour les promoteurs et notamment les plus grands de la place pour des collectivités non métropolitaines.
Je les entends parler de « reterritorialisation de leur action », pour employer une expression qui leur est familière. Au-delà du dynamisme de ces villes, il faut dire aussi que certains rencontrent de réelles difficultés dans les métropoles pour faire avancer leurs projets (changement de bord politique, débat sur la densité, rareté du foncier…).
C’est une excellente chose, car c’est bien dans une mixité d’interventions publiques et privées que la transformation arrivera. Il est intéressant de voir le grand nombre de projets de foncières de revitalisation à capitaux mixtes qui se créent dans ces échelons territoriaux.

N’Y A-T-IL PAS UN RISQUE QUE LES NÉO-ARRIVANTS SE CANTONNENT DANS DES MAISONS AVEC JARDIN EN PÉRIPHÉRIE ET FRÉQUENTENT PEU LE CENTRE-VILLE ?

EMMANUELLE OBLIGIS – C’est en effet un gros enjeu… Les chiffres de ces derniers mois montrent que les nouveaux habitants qui ont « fui » les métropoles recherchent majoritairement des maisons individuelles, plutôt en périphérie des villes. Ces choix de vie sont couplés avec la volonté de consommer différemment, plus local, l’envie de vivre plus à l’extérieur en plus grande proximité avec la nature. Pour que les centres-villes captent l’intérêt de ces nouveaux habitants, ils doivent apporter une vraie qualité de vie de proximité, de l’animation, et de la qualité urbaine et architecturale ! D’où l’importance de restaurer et valoriser les éléments patrimoniaux remarquables.
La plupart des territoires ont en effet des qualités intrinsèques, un potentiel ; il faut s’appuyer sur ses fondamentaux, chercher à les révéler pour renforcer leur identité propre.

EN DEHORS D’UN CENTRE VILLE PLUS ATTRACTIF, SUR QUOI MISEZ-VOUS POUR ATTIRER PLUS D’HABITANTS ?

DENIS THURIOT – Je me bats d’abord pour l’emploi et l’économie. En vous promenant vous verrez des vélos jaunes et bleus : ce sont ceux d’une startup, Bik’air, implantée récemment à Nevers. Des « vélos à la minute » que vous prenez et laissez où vous voulez. Géolocalisés, ils sont rapatriés au bout de douze heures à leurs spots de départ. Cela nous a permis de créer 4 emplois pour les récupérer, assurer la maintenance, les recharger… Au lieu d’assembler ses vélos en Chine, l’entreprise veut les assembler à Nevers et cherche à racheter des locaux.

Notre incubateur, l’Inkub, accueille les entreprises de Nevers, de Québec ou d’ailleurs dans des conditions privilégiées. Le SIIVIM (sommet international de l’innovation en ville médiane) que je préside et que j’ai co-fondé avec le maire de Shawinigan, ville du Canada à mi-chemin entre Montréal et Québec, favorise les rencontres, permet des innovations, incite au dynamisme. Ce sommet a lieu tous les ans, à Nevers ou à Shawinigan, en alternance. Nous sommes territoire d’innovation.

Nous sommes également territoire d’industries.
Sur la technopole de Nevers Magny-Cours il y a plus de 700 emplois dans l’automobile, le drone, le cycle etc. Je peux vous citer Look bindings, seule entreprise à fabriquer encore des fixations en Europe. Ou encore Texys, qui conçoit et fabrique des capteurs pour voitures et motos de courses, et pour l’aérospatiale. Nous hébergeons le site d’Arquus, plateforme logistique du programme Scorpion de l’armée de terre…
On a surtout du mal à recruter, même si on a subi des pertes musclées, comme dans beaucoup d’endroits.

Enfin, nous avons beaucoup misé sur l’enseignement supérieur depuis cinq ans. Il y avait 2 000 étudiants à Nevers il y a six ans, ils sont 3 000 aujourd’hui. Une antenne d’IUT a été ouverte cette année autour de l’informatique, de l’ingénierie et de l’automobile. Cette ouverture a une logique : l’IUT est appuyé à l’Institut supérieur de l’automobile et des transports de Nevers (ISAT) ; les étudiants peuvent commencer à se former en ingénierie informatique automobile à l’IUT avant de poursuivre leur parcours à l’école d’ingénieur automobile.

J’ai une ville pour 50 000 habitants : l’enjeu c’est de l’occuper à sa capacité !

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