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Campus 2050

À quoi ressemblera le campus du futur ?

23 Août 2017

Bibliographie « Le livre blanc des Open Labs – Quelles pratiques ? Quels changements en France ? » Mars 2016

L’innovation grandeur nature

Ideas Laboratory est un plateau d’innovation par l’usage ouvert et partagé. Fondé en 2001, Ideas Laboratory® est un Open Lab unique parmi l’écosystème français. Les Open Labs « constituent un lieu et une démarche portés par des acteurs divers, en vue de renouveler les modalités d’innovation et de création par la mise en œuvre de processus collaboratifs et itératifs, ouverts et donnant lieu à une matérialisation physique ou virtuelle. » Hébergé par le CEA de Grenoble, notre plateau d’innovation ouverte multipartenaires a collectivement été créé par le CEA Tech, France Telecom, ST Microelectronics et Hewlett Packard. Notre mission consiste à conduire des projets d’innovation collaboratifs pour lesquels les participants définissent ensemble les objectifs et mutualisent les moyens humains et financiers. Notre approche de l’innovation est centrée sur ce qui a du sens pour l’Homme. Notre fonctionnement collaboratif fait intervenir des grands groupes industriels, des PME, des centres de recherche, des collectivités territoriales, des écoles, des universités ainsi que des associations. Depuis notre création, nous avons ainsi réuni plus d’une vingtaine de partenaires qui ont permis d’enrichir notre vision croisée de l’innovation. La richesse des échanges provient d’une vision croisée de l’innovation issue de nos partenaires aux compétences, métiers et points de vue diversifiés.

Édito


Ideas Laboratory® est un lieu unique où l’on vient s’inspirer, imaginer,
prototyper et tester des produits et services de demain en mode multi-
partenarial. Le Groupe Bouygues, partenaire depuis 2008, y a initié en 
2014 une réflexion sur le futur des lieux d’enseignement supérieur et de
recherche. Si les infrastructures que nous construisons actuellement seront
toujours là dans 30 ans, qu’en sera-t-il de l’enseignement supérieur et de
la recherche à cet horizon ? Qui seront les étudiants, les enseignants et les
chercheurs ? Comment travailleront-ils et apprendront-ils ? De quels outils disposeront-ils ? Quelles interactions les campus auront-ils avec le monde environnant ? Devrons-nous compter sur de nouveaux acteurs ? De nouveaux lieux d’apprentissage et de recherche ? A quels enjeux les campus devront-ils faire face ? Dif cile de répondre à ces questions tant les technologies du numérique transforment en profondeur la pratique de l’enseignement et de la recherche. Les MOOC, les Fablabs, l’immersion par la réalité virtuelle et la personnalisation des exercices par l’intelligence arti cielle, se développent à grande vitesse. Dans un monde où l’économie de la connaissance joue un rôle central, quels seront les béné ces de ces pratiques ? Quel en sera l’impact social ? Et réciproquement comment le changement de civilisation en cours, induit par le numérique, transformera-t-il les attentes vis-à-vis des campus ?

Les partenaires L’esprit Ideas Laboratory® est de mettre en commun les différents regards de chaque partenaire sur les marchés, les enjeux de société comme le logement, la mobilité, l’énergie, les ressources etc. Les partenaires cofinancent et allouent des ressources humaines pour qu’Ideas Laboratory® mène à bien ces projets d’innovation exploratoires. Plusieurs partenaires d’Ideas Laboratory® ont participé à cette démarche avec des regards très différents :

  • Bouygues Construction pour les enjeux autour des infrastructures, services et équipements,
  • La Bibliothèque nationale de France pour les enjeux autour de la place des bibliothèques dans la Ville et du partage des connaissances,
  • Le département 38 pour les enjeux de territoire et de service public,
  • Grenoble Ecole de Management sur les réflexions sur les marchés, la valeur, le management,
  • L’université Pierre Mendes France pour son regard en sciences humaines et sociales,
  • Le CEA pour son apport technologique et méthodologique.

Explorer les pratiques et comprendre les mutations

‐ Daniel Kaplan

Force est de constater que le milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche est traversé par de profondes mutations. Des lois successives ont modifié les missions et responsabilités des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Les usages sont en pleine mutation et les initiatives se multiplient, comme les universités d’été de Montréal qui préfigurent de nouvelles façons d’apprendre avec des campus éphémères. De nombreux autres exemples peuvent être cités, comme le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) et son musée technologique visant la mise en lien avec un tissu local, le Rolex Learning Center qui apporte une expérience utilisateur à l’étudiant de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) ou la production de MOOC par les grandes universités. L’un des premiers objectifs du projet consistait donc à établir un état de l’art des pratiques, mais au-delà, à comprendre les ressorts de cette mutation dans une perspective de long terme pour imaginer de façon plus solide les évolutions possibles.

À quoi ressemblera le campus du futur ?

Une méthode croisant les univers et les horizons d’expertise

Au cours du projet, de nombreuses expertises ont été sollicitées pour scénariser les Campus du futur.

Les parcours d’exploration, aussi bien historiques que prospectifs, ont eu pour objectif de rassembler l’état des connaissances et des pratiques, d’interroger des enseignants et responsables d’universités françaises, canadiennes, américaines ou encore de croiser les expertises en urbanisme, design, technologies… Ils se sont accompagnés de séances de créativité chez les partenaires et Ideas Laboratory. Les parcours de conceptualisation ont permis de dresser trois grandes typologies de Campus, correspondant aux grandes tendances sociétales et environnementales dans lesquels ils évoluent. De façon volontairement schématique et très segmentée, ils poussent et extrapolent des modèles différenciés, qui ouvrent le champs à la réflexion.  

Une démarche 3 étapes Analyser les facteurs d'évolutions sociétales Imaginer les scénarii contextuels de l'enseignement en 2050 En déduire les scénarii d'usage de l'apprenant en 2050 et les concepts associés

Les fondamentaux de Campus 2050

Le projet s’est déroulé en mode itératif et en processus apprenant. Au fur et à mesure de leur collecte, les connaissances ont été exploitées auprès des différents publics consultés ou associés aux travaux. C’est aussi au cours de la phase d’exploration que se sont construits les fondamentaux de l’approche. L’apprenant au cœur de la réflexion Les évolutions comportementales des apprenants impactent l’ensemble du champ de l’enseignement, c’est-à-dire :

  • La pédagogie,
  • Les outils d’apprentissage,
  • Les lieux.
  • Une logique de réflexion et de création Bottom-up
  • Focalisée sur les besoins de l’usager,
  • Affranchie de l’existant.

Les phases du projet

Initié en 2015, le projet s’est achevé n 2016, pour une présentation à l’ensemble des partenaires en mars 2017.

2015 EXPLORATION Etat de l’art, interviews, projets tutorés étudiants

Janvier 2016 PROSPECTIVE Construction des 3 scenarii

Février à Mai 2016 CRÉATION Scénarisation et conceptualisation lors de séances de co-création (enseignants, étudiants, experts, usagers)

Juin et Juillet 2016 FOCUS GROUP Test des scenarii et concepts auprès d’usagers

Août à Octobre 2016 FORMALISATION Construction des profils de campus sous-jacents aux scenarii

Octobre à Décembre 2016 PRODUCTION DES LIVRABLES

Carnet exploratoire, film animé, visuels des concepts   Dès la fin de l’année 2015, les partenaires du projet avaient identifié trois facteurs majeurs d’évolution – croissance de la population, réchauffement climatique, ressources limitées – ainsi que leurs impacts sur les modes de vie et les besoins de l’apprenant à horizon 2050. Un socle déterminant était ainsi posé pour les travaux de conceptualisation.

 

Une étape clé : l’apport historique

Une étude confiée à une historienne, Charlotte Joly, a retracé les grandes évolutions de l’Université, du Moyen-Age à nos jours. Son rôle dans le projet a été fondamental pour démontrer les articulations fines entre les missions de l’Université, les modes d’organisation de la société (cléricale, nationale…), ainsi que l’architecture, les infrastructures (écoles au sein des cathédrales et monastères, amphithéâtres pour organiser la circulation des savoirs, académies contrôlées par l’Etat dans des lieux s’inspirant de casernes militaires, …) et les contenus sous-tendus par ces grands modèles. Décryptage.

Analyse des 3 scenarii

Les projections de campus possibles à 2050 prennent la forme de 3 scenarii non exclusifs les uns des autres, mais étudiés volontairement de façon individuelle. Chacun prend sa source dans une des évolutions sociétales majeures que nous avons identifées.

La croissance de la population et la complexification de l’économie mondiale contraignent l’Homme à se former en permanence pour rester compétitif sur le marché du travail. Il étudie dans le Campus Oeconomicus. L’institution d’un revenu universel de subsistance par les gouvernements et l’automatisation d’un très grand nombre de tâches ont fait évoluer le rapport au travail. Les individus travaillent par choix et étudient pour le plaisir dans le Campus Hédoniste. En raison de la raréfaction des ressources naturelles et des conséquences du réchauffement climatique, l’Homme doit apprendre à vivre en synergie avec son environnement, avec un nombre limité de ressources et en harmonie avec des populations migrantes. Il se forme dans le Campus Faber.

SCENARIO #1 CAMPUS OECONOMICUS

La complexification croissante de l’économie mondiale contraint l’homme à se former tout au long de la vie, à n’importe quel moment et n’importe où : c’est la course à l’up date pour intégrer l’élite et s’y maintenir. Dans ce cadre, la formation constitue un bien de consommation à part entière. Elle est monétarisée ainsi que toutes les connaissances produites par le Campus. Tous les acteurs y apparaissent comme des acteurs économiques à part entière. C’est le campus de la rentabilité.

60% des français ont acheté en ligne en 2013 Source : Eurostat60% des français ont acheté en ligne en 2013 Source : Eurostat

Au nom de la performance Tendances associées

  • L’entreprise prend le pouvoir sur les États,
  • L’Université réinvente son modèle économique en coopération/ compétition avec les entreprises. On peut l’imaginer cotée en Bourse,
  • La mondialisation produit de la compétition entre les territoires, les entreprises, les campus.

Place de l’humain

  • L’Homme est appréhendé comme une ressource et un produit à développer (hyper-optimisation de l’individu),
  • Le savoir est alimenté en continu selon les besoins de l’entreprise (programme de coaching tout au long de la vie),
  • Posture de l’étudiant : étudiant à vie, doté d’un assistant personnel d’apprentissage.

Gouvernance Plusieurs modèles cohabitent :

  • Le campus d’entreprise (ex : campus Google),
  • Le campus acteur économique à part entière,
  • La gouvernance mixte (État/entreprises),
  • Gouvernance opérationnelle indépendante avec un organe de décision mixte (campus/État/ entreprises).

Rapport à la ville

  • Programmation mixte d’espaces d’apprentissage et d’entreprises.

25% DES DANOIS ET NÉERLANDAIS TÉLÉTRAVAILLENT (10% des français) Source : Eurostat25% DES DANOIS ET NÉERLANDAIS TÉLÉTRAVAILLENT (10% des français) Source : Eurostat

Les missions du Campus Oeconomicus Enseignement Contenu :

  • Professionnalisation,
  • Mises en situation pratique,
  • Résolution de problèmes remontés par l’entreprise.

Rôle de l’enseignant :

  • Show man et intervenants charismatiques,
  • Producteur de contenus numériques,
  • Coach/manager : détection et optimisation des talents en s’appuyant sur l’Intelligence, Artificielle,
  • Très spécialisé,
  • Garant de la performance de ses étudiants.

Recherche

  • Course aux brevets,

  • Recherche appliquée, à but lucratif,
  • Sourcée et augmentée par l’Intelligence Artificielle.

Valorisation

  • Toutes les activités du campus sont monétarisées et organisées pour optimiser la valeur (Return on investment driven),
  • Garantie de performance au travail,
  • La concurrence entre les campus est extrême pour créer de la valeur : expertise, excellence, meilleur
« audimat », attractivité,
  • Certains campus reconnus internationalement se sont spécialisés et fonctionnent en partenariat.
  • Co-création
    • Contrat gagnant-gagnant entre l’entreprise, l’université et l’étudiant

Learning analytics

L’assistant personnel d’apprentissage optimiser la performance individuelle en faisant de chaque moment de vie une occasion de développer ses compétences.

Depuis plusieurs années, les scientifiques ont réussi à s’approcher au plus près du fonctionnement neuronal de l’être humain.

Comprenant les secrets de la mémoire et de l’apprentissage, ils ont développé des technologies, des intelligences artificielles, capables de dire quand, quoi, comment et où apprendre pour que l’acquisition de connaissances et de savoir-faire soit optimale. Grâce à des équipements individuels, les comportements des apprenants sont enregistrés et remontés vers d’immenses data centers. Là, des algorithmes étudient leurs profils cognitifs afin de permettre à l’assistant personnel de formation de chaque étudiant de sélectionner les cours qui donneront les meilleurs résultats compte tenu de leur profil, mais aussi de leur humeur et de leur état de santé général. Cette intelligence artificielle devient un véritable coach de vie qui garantit la performance. La réalité virtuelle complète ces solutions pour permettre à chacun, de suivre des cours à distance, de travailler en équipe ou de participer à des travaux pratiques immersifs depuis n’importe quelle localisation géographique.  

L'assistant personnel enregistre et évalue en permanence l'acquisition de connaissances et l'atteinte des objectifs d'apprentissage de chaque étudiant.

‐ Daniel Kaplan FING

L’assistant personnel enregistre et évalue en permanence l’acquisition de connaissances et l’atteinte des objectifs d’apprentissage de chaque étudiant.

Afin de garantir la performance individuelle, chaque moment de vie est susceptible d’être consacré à l’apprentissage. L’assistant personnel d’apprentissage identifie pour l’étudiant toutes les opportunités de formation, notamment les temps de mobilité. Les gares et pôles de transports multimodaux sont équipés de bornes qui permettent de récupérer les cours sélectionnés par l’assistant personnel, pour les suivre sur sa tablette ou son masque de réalité virtuelle pendant le trajet. En plus d’être des hubs de transport, ils deviennent des hubs de connaissance. Ces données sont stockées dans les data centers et sont également accessibles par des sociétés d’assurance travail qui s’en servent pour optimiser les parcours professionnels de leurs souscripteurs.

 

Le campus dans l’entreprise

Avec la garantie de performance au travail, c’est l’assurance de l’employabilité.  

Dans le campus Oeconomicus, l’enseignement supérieur n’existe plus sous la forme que nous connaissons aujourd’hui. Après la période de scolarisation classique (jusqu’au bac), chacun s’inscrit non pas auprès d’un établissement d’enseignement supérieur, mais bien auprès d’une assurance travail. Celle-ci est rattachée à un centre de formation, et accompagne le souscripteur tout au long de sa vie professionnelle. Parce qu’elle est le fruit d’un partenariat entre une université et des entreprises, elle assure un service de formation continu, pertinent et pragmatique à son bénéficiaire. Via un assistant personnel, chacun est informé des modules à suivre, des compétences à acquérir, des savoir-faire à maitriser en fonction du marché du travail et ce, afin d’être toujours employable et employé dans les entreprises rattachées à son assurance. Le monde du travail tend à devenir un monde de mercenaires où les travailleurs passent d’une entreprise à une autre en fonction de la demande. Dans ce monde de la performance et de l’optimisation du savoir, l’évaluation prend une importance première. L’entreprise évalue le campus puisqu’elle a souscrit auprès de lui un abonnement qui lui garantit la mise en relation avec des pro les pertinents compte tenu de ses besoins. Elle note également l’apprenant, qu’elle fait travailler au quotidien et dont elle attend qu’il soit toujours à la pointe du savoir. Mais l’apprenant peut lui aussi remettre en cause les enseignants et les dispositifs d’apprentissage auxquels il s’est abonné et qui doivent lui garantir une employabilité permanente et un niveau de savoir le plus élevé possible.

 

L’assurance travail assure un service de formation continue, pertinent et pragmatique à son bénéficiaire.   Grâce à la contribution financière de leurs entreprises abonnées, les campus se sont dotés de sociétés de production dédiées à l’éducation. Ces sociétés remplacent l’enseignant par des stars mondiales du monde de l’audiovisuel qui retranscrivent tel un show télévisé, des contenus produits par les meilleurs experts mondiaux. Leurs interventions ne sont plus désormais réservées aux seuls membres d’écoles prestigieuses.

 

L’imbrication des campus et des entreprises se traduit également dans la programmation des bâtiments qui devient totalement mixte. Des tours entreprises-campus rassemblent des salles de réunion, des espaces de réalité virtuelle, des cafétérias ou encore des espaces collaboratifs totalement partagés entre les publics d’étudiants et de salariés. Le salarié devient étudiant à vie et peut au cours d’une même journée suivre une formation conçue par l’université et appliquer ses nouvelles connaissances dans le cadre professionnel.

SCENARIO #2 CAMPUS HÉDONISTE

L’automatisation a entrainé la disparition de la plupart des emplois. Le robot est l’esclave du XXIème siècle. L’Homme n’est plus obligé de travailler. Il est assuré d’un revenu de subsistance à vie. La société de consommation a fait place à une société tournée vers la culture. Dans ce cadre, l’Homme se forme pour le plaisir. Il est en quête de sens et de bien-être. La relation à l’autre et le savoir sont au cœur de ce Campus.

Apprendre pour le plaisir

Tendances associées  

  • Revenu universel généralisé,
  • Robotisation d’une grande quantité de tâches.

Place de l’humain

  • L’Homme apprend pour le plaisir et pour donner du sens à sa vie (réalisation et construction de soi, développement personnel),
  • Le campus devient un lieu de rencontre de soi et des autres,
  • L’Homme est considéré pour son potentiel empathique et sa bienveillance,
  • Le savoir est basé sur l’esprit des Lumières, mais aussi sur l’élévation aussi bien intellectuelle que spirituelle pour former l’honnête Homme du XXIème siècle,
  • Le savoir-faire accorde une large place à la création artistique.

  Gouvernance

  • Gouvernance horizontale, avec un collège d’experts et un comité d’éthique,
  • La société civile joue un rôle de modérateur,
  • Financement public,
  • Économie de la culture.

Rapport à la ville

  • Le campus repose sur un réseau de lieux emblématiques (du point de vue architectural) dans la ville, qui participent à l’attractivité territoriale,
  • Ouverture 24/24h et 7/7j des lieux,
  • Le campus, physique ou numérique, devient une nouvelle agora, un espace de bien-être, de rencontre et de convivialité, ouvert à tous.

Les missions du campus Hédoniste

Enseignement Contenu :

  • Développement personnel, Donner du sens,
  • Éveiller, sensibiliser, expérimenter, s’exprimer,
  • L’Homme s’intéresse aux savoirs encyclopédiques, c’est un généraliste,
  • Le campus est un moyen d’échanger et d’écouter des personnalités, des experts (les sages),
  • L’Homme développe ses savoirs humains, son intelligence émotionnelle, la qualité de ses rapports aux autres. Même les sciences dures sont abordées avec de l’émotionnel, dans une approche culturelle,
  • La slow éducation prévaut : l’Homme a un nouveau rapport au temps.

Rôle de l’enseignant :

  • Enseignant charismatique, voix d’autorité, guide (relation maître/disciple),
  • Il fait référence, produit des méthodes et des livres,
  • Coach au service de la personne,
  • Les détenteurs du savoir sont évalués au regard de leur notoriété.

Recherche

  • Recherche fondamentale au service de la connaissance et du maintien du système,
  • Recherche de pointe ouverte sur des thématiques libres, réunissant des collectifs, des résidences entre grands experts et artistes (résidences exploratoires),
  • Recherche sur l’éthique et l’impact sociétal de la robotisation.

Valorisation

  • Qualité de vie,
  • Attractivité territoriale,
  • Promesse d’un territoire apaisé (paix sociale),
  • Le campus est développeur d’humanités : la production des connaissances est valorisée à des ns humanistes.

Co-création

  • Intelligence collective
  • Un parcours de lieux singuliers dédiés à la connaissance

 

L’université devient un voyage expérientiel Le campus Hédoniste est multi-site.

Au détour d’une rue, sur une place, au pied d’un monument, des lieux d’apprentissage s’ouvrent sur la ville et se nourrissent de toutes les cultures, y compris les contre- cultures. Architecture majestueuse, dynamisme et foisonnement d’activités et d’événements caractérisent ces lieux qui forment un véritable parcours culturel dans la ville.

Des étudiants, des chercheurs, des professeurs mais aussi des touristes s’y rencontrent. Les uns sont là quotidiennement pour travailler, les autres s’y promènent occasionnellement pour découvrir et apprécier la beauté des arts, voire pour les expérimenter.

Parce qu’ils se composent de lieux singuliers qui frappent l’imaginaire (ex : cathédrale Gaudi du savoir, City tour Guggenheim…) et qu’ils ont su réinvestir des lieux historiques et emblématiques (ex : Trocadéro), les campus Hédonistes sont des vitrines pour les étudiants, les artistes, les chercheurs mais aussi les collectivités qui les nuancent. Ils sont les principaux facteurs d’attractivité du territoire dans lequel ils s’inscrivent.

Dans les grandes villes comme en province, l’Histoire et le savoir rayonnent. Chaque promenade et chaque expérience culturelle sont une occasion d’apprendre et de se rencontrer soi et de rencontrer l’Autre.   Un Campus développeur d’humanisme pour tous les citoyens
 Un réseau de lieux d’apprentissage centré sur l’humain. Le Campus Hédoniste est devenu un réseau de lieux d’apprentissage centrés sur l’humain. Le développement de la robotique ayant permis l’automatisation d’une très grande partie des tâches autrefois accomplie par les hommes, la plupart des gens ne travaillent plus. Seule 10% de la population est employée à la réalisation de tâches principalement décisionnaires. Un revenu universel garantit un moyen de subsistance à chacun et le travail n’est plus un maillon fort de la société.

Puisqu’il n’est plus désormais nécessaire de travailler, quel intérêt les individus ont-ils pour la connaissance et le savoir ? Puisqu’ils ne se réalisent plus dans le travail, comment les Hommes peuvent-ils trouver un sens à leur existence sociale ? La formation n’est dorénavant plus dispensée dans une logique d’employabilité mais avec pour objectif la réalisation de soi. Elle est devenue un loisir, une activité et un moyen de mener des projets qui donnent du sens à l’existence de chacun. Elle assure aussi une stimulation intellectuelle et neuronale et est une occasion de se rencontrer au quotidien, dans un monde où de nombreuses interactions se font avec les automates.

Le campus propose des conférences, des expositions et des lieux de retraite spirituelle ou de création artistique.

Tous ces évènements et ces lieux sont ouverts et chacun est libre d’y aller de manière plus ou moins régulière. Ces lieux sont gérés par des bénévoles et les robots en assurent le fonctionnement logistique. Le parcours universitaire se fait tout au long de la vie et à la carte. Il peut viser l’acquisition de connaissances, la production artistique ou même l’entrepreneuriat. Dans ce contexte, le campus est passé d’un objectif de dispenser les compétences nécessaires à la vie professionnelle, à une mission de cohésion sociale et de développement de la relation à l’Autre.

Résidence d’exploration dans le campus Créer à la croisée des chemins : le centre de recherche hédoniste. Dans le campus Hédoniste, la recherche s’incarne dans des Open Labs où des chercheurs viennent en résidence. Leurs thématiques de recherche sont libres et les financements des travaux sont assurés par des sociétés qui incitent à l’émergence de projets disruptifs.

Ces espaces de co-création ressemblent à une villa Médicis où l’art et l’innovation se mêlent en faisant intervenir des profils très différents : chercheurs, artistes, philosophes, mathématiciens, … Ils y cohabitent, s’y croisent et s’influencent pendant des périodes de résidence pouvant aller jusqu’à plusieurs mois. Dans ces lieux qui privilégient la rencontre, chacun s’enrichit de l’expérience de l’autre et la science prend une dimension humaine. Dans une logique de développement personnel et de recherche permanente de l’équilibre entre les hommes et leur environnement, l’université s’applique à mettre en mouvement un monde profondément humaniste. Mais ces résidences d’exploration sont aussi un moyen pour les chercheurs de diffuser leurs découvertes, de les faire connaitre et expérimenter par le public à travers des supports ludiques. En effet, comme tous les lieux incarnant le campus Hédoniste, ces espaces de résidences sont ouverts à tous. On peut venir y rencontrer des chercheurs et des artistes et participer à des ateliers de réflexion ou de création. Chacun peut aussi venir y mener sa propre recherche. Le statut de chercheur n’est plus un titre que l’on acquiert mais une fonction que l’on se donne. Ainsi, hommes et femmes deviennent acteurs et constructeurs permanents de leur société.

SCENARIO #3 CAMPUS FABER

La rareté des ressources et les dérèglements climatiques contraignent l’Homme à vivre en synergie avec son environnement. Ses déplacements sont imposés par les catastrophes naturelles. La nature domine et l’Homme est ramené à ses besoins « réels ». Dans ce contexte, le Campus contribue à la survie de toutes les générations. Les bio-tech et les low-tech sont au cœur des processus d’apprentissage et mobilisent la recherche.

Apprendre à s’adapter 

Tendances associées   Raréfaction des ressources, Nécessité d’adaptation aux crises climatiques et géopolitiques, Le campus contribue à la survie de l’Homme et enseigne à toutes les générations, Tous les acteurs locaux, dans le campus, collaborent pour vivre au mieux avec leur environnement immédiat qui change au gré des déplacements imposés ( ux de réfugiés politiques et climatiques).   Place de l’humain Innovateur et producteur de solutions, Maillon de la chaîne, Coopérant, sachant s’adapter et travailler en équipe, Humble et au service du collectif, Le savoir est très accessible, disponible en open source et en mode wiki, L’humain est à la fois producteur et consommateur de savoir.     Gouvernance Gouvernance publique globale (ONU, Etats) et locale (collectivités territoriales), Le campus se rebâtit avec les fonds de reconstruction ou d’urgence (ONU), Il est basé sur un « contrat social de survie ».   Rapport à la ville Hors période de crise : utilisation frugale des espaces disponibles de la ville, En période de crise : réquisition et mise à disposition d’espaces selon les besoins, Un campus parapluie pour la ville.

 

Les missions du Campus Faber

Enseignement Contenu :

  • Tutoriels contextualisés, prêts à l’usage,
  • Cas pratiques, Economie circulaire, Fablab système D.

Rôle de l’enseignant :

  • Faire le lien entre la théorie et la solution pratique locale,
  • Rôle d’accompagnement de tous,
  • Importance de la pédagogie de masse,
  • Grâce au campus, l’Homme apprend l’essentiel, qui se résume à l’adaptation au milieu, à la gestion des pénuries, à l’usage toujours plus ef cace de ressources limitées : comment faire plus avec moins, réparer et recycler matériaux et objets ?
  • L’artisanat est revisité par les bio- tech et les low-tech, devenues essentielles.

Recherche

  • Recherche très appliquée,
  • Interdisciplinaire,
  • Ancrée localement, partagée globalement,
  • Basée sur la capitalisation et l’expérimentation,
  • Organisation à la demande (commandos de chercheurs mobilisables au même titre que les secours humanitaires).

Valorisation

  • Open source,Valorisation en peer-to-peer,
  • Capitalisation, référencement, identification des solutions,
  • Solutionneur wiki,
  • Système d’échanges, pas de merchandisation.

Co-Création

  • Equipes pluri-disciplinaires,
  • Open source et crowdsourcing : adaptation et amélioration permanentes,
  • Global/local – local/local.

Amphithéâtre tout-terrain

Un campus nomade pour formation en situation de crise. En 2050, certaines parties du monde sont fortement secouées par le dérèglement du climat. Des régions entières font face à des périodes de sécheresse quasi ininterrompue ; des îles et des terres ont été submergées ; les tsunamis, les tremblements de terre et les cyclones sont récurrents. La multiplicité de ces catastrophes naturelles oblige l’Homme à être capable de reconstruire rapidement et fréquemment des infrastructures de base. C’est la mission du campus Faber.

Son système d’amphithéâtre tout-terrain, une salle de cours facilement démontable (toiles de tentes, armatures bois) et autonome en énergie, peut être installé dans toutes les conditions et sur tous les types de sols. En cas de catastrophe de grande ampleur, plusieurs amphithéâtres parapluie peuvent être déployés sur les sites touchés. Reliés entre eux, ils s’alimentent en énergie grâce à différents systèmes de production (solaire, éolien, géothermique…).

Des professeurs y enseignent à la population locale les rudiments de la construction ou de la reconstruction des infrastructures touchées. L’enjeu est de pouvoir former un maximum de personnes à une diversité de techniques et le tout dans un minimum de temps. Toujours situé à proximité du chantier, le campus tout- terrain permet de passer immédiatement de la théorie à la pratique. Les responsables du campus Faber mais aussi leurs « élèves de chantier » s’inspirent en permanence des méthodes et techniques imaginées dans le monde entier pour trouver des réponses à leurs problématiques et des solutions pour la bonne réalisation du chantier.

C’est en optimisant les ressources matérielles locales, en formant la ressource humaine présente sur place et en mutualisant les savoirs que le campus Faber permet de répondre à des situations de crises.

 

Wiki bot, un cloud mondial qui distribue des savoirs locaux Une intelligence artificielle qui abolit les frontières du langage.

Le campus Faber repose sur l’idée que la connaissance se partage. Chacun peut s’inspirer des compétences de son voisin ou des pratiques ancestrales d’une tribu indienne pour retirer des techniques, des savoirs, des analyses qui l’aideront à résoudre ses propres problèmes. L’ensemble de cette matière intellectuelle et pratique est mise en commun dans un cloud mondial et en open source, doté d’une intelligence arti cielle qui facilite la recherche d’information. Ce réseau social de partage de savoir est une plateforme mondiale de connaissance que chacun peut consulter.

Pour traiter un problème donné, (ex : inondation fréquente d’une habitation), l’intelligence artificielle met en relation l’individu ayant exposé le problème avec un représentant du savoir d’une région du monde ayant déjà résolu une difficulté similaire. La formation à la méthode de résolution du problème se fait en peer-to- peer entre les deux parties mises en relation. C’est le partage universel du savoir, alimenté par des projets de coopération internationale organisés sur des thématiques globales a n de capitaliser sur les connaissances.

L’échange se fait aussi physiquement. Les ux migratoires accélérés par les instabilités climatiques et géopolitiques sont en effet un vecteur de transfert du savoir des territoires d’origine. L’échange verbal entre locaux et migrants de toutes origines est facilité par des traducteurs universels qui uidi ent la parole. La formation relève plus de l’apprentissage de l’Autre que de l’enseignement.

Parallèlement, dans les centres de formation de masse au sein desquels les populations migrantes sont accueillies, des hommes et des femmes de tous horizons se rencontrent. Ils y partagent le savoir de leur territoire d’origine et apprennent les connaissances, gestes et pratiques de survie spécifiques à leur territoire d’accueil. Les syllabus auxquels ils accèdent sont définis par l’autorité du territoire en fonction des besoins locaux.

Dans le campus Faber, l’enseignement est aussi bien ascendant que descendant. La formation est assurée à tous et pour tous. Le pari est celui de la mutualisation des moyens et du savoir pour une société qui fait face conjointement à ses difficultés.

Des Fablabs au service d’une économie frugale La récup’ et le système D deviennent sciences du quotidien. Le réchauffement climatique contraint à une extrême limitation des émissions de gaz à effet de serre et donc des déplacements. Chaque groupe d’individus vit en autarcie et en synergie avec son territoire. Il faut survivre avec des ressources locales de plus en plus limitées.

Dans ce contexte, le « penser global et agir local » est primordial car il faut, sur un territoire donné, se focaliser sur les besoins immédiats, aller à l’essentiel et faire preuve d’ingéniosité. La coopération et l’échange de bonnes pratiques sont donc de mise, tant au niveau local que mondial. S’inspirant de ce qui se fait ailleurs, chacun utilise le monde qui l’entoure pour expérimenter de nouvelles façons de faire plus économes. Le manque de ressources implique de recycler et réhabiliter plutôt que de produire ex-nihilo.

Dans ce contexte, le campus Faber met à disposition des chercheurs des « Fablabs de l’économie frugale ». Ces recycleries géantes conçues comme des ateliers de type Do It Yourself abritent des milliers de matériaux et d’objets recyclés. Automatisées et douées d’une intelligence artificielle, elles accompagnent chaque utilisateur dans ses réalisations. Sur simple demande, des bras robotisées peuvent grimper jusqu’au sommet de cette bibliothèque de matériaux et délivrer la pièce recherchée. Des plateaux de production équipés de petits matériels de bricolage, mais aussi d’imprimantes 3D et d’espaces de visualisation holographique (pour visualiser en 3D un schéma de montage ou ce que doit être la pièce finale…) leur sont accessibles. C’est ici que les chercheurs testent, réparent, modifient, ajustent et finalement réalisent des objets performants et surtout durables ! Dans le campus Faber, la recherche est mise au service de la protection de l’environnement et permet l’optimisation de la production.

Au sein du campus, ce Fablab s’inscrit dans un réseau d’équipements facilitant la récupération des ressources (récupération eau de pluie, eau grise, déchets alimentaires réutilisés pour les imprimantes 3D…). La permaculture se diffuse (culture sur les murs, toits, hydroponique…) et tous les espaces d’enseignement sont optimisés pour nourrir les étudiants du campus.  

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