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Genre & urbanisme : la fin de la récré a sonné !

4 minutes de lecture
Et si une cour de récréation nous révélait que sous une apparente mixité, nous sommes loin d’être à égalité dans l’espace urbain ?
Relancer le débat autour du thème : « la ville pour toutes et tous ». C’est ce que fait quotidiennement Yves Raibaud, maître de conférences à l’Université Bordeaux-Montaigne. Spécialiste de la géographie du genre, il étudie notamment la question de l’égalité dans son ouvrage La ville faite par et pour les hommes. Il a accepté de nous donner sa vision du partage de l’espace urbain. « La cité renforce les inégalités entre les femmes et les hommes et en crée de nouvelles. Et tout commence dans la cour de récréation. A l’école, le terrain de foot est souvent situé au milieu de la cour et accaparé par les garçons. Avec ce ballon qui roule, les filles apprennent à esquiver, à pratiquer des jeux qui ne prennent pas de place. Cet exemple est révélateur, il construit l’inégalité en inscrivant dans l’éducation que les garçons sont au centre, et les filles en périphérie. Non seulement il y a une non-mixité sur le terrain de football central, mais il prend parfois 80% de la surface de la cour de récréation. genre urbanisme enfance Or, ne pas pouvoir accéder à l’espace central de la cour, c’est se contenter des « bords », des « côtés » pour jouer et ne pas pouvoir courir, couvrir l’espace. C’est ne pas expérimenter l’envahissement et c’est prendre la place que l’on nous laisse. Ce sont malheureusement des mécanismes que l’on retrouve ensuite dans le monde du travail, de la citoyenneté, dans l’espace politique, l’espace public ou encore médiatique. Mais il faut être optimiste ! Il est tout à fait possible de rendre la ville plus égalitaire et plus inclusive. C’est même nécessaire ; l’usage de la ville est mixte. Travailler sur le mieux-vivre des femmes, c’est aussi travailler pour tous. »  

Des solutions innovantes pour transformer la ville

La bonne nouvelle ? Le sujet intéresse certaines startups et associations, qui œuvrent pour plus de mixité sociale dans l’espace urbain. Que ce soit entre hommes et femmes, ou encore dans l’inclusion de personnes âgées, ou handicapées. Deux exemples à l’œuvre, avec Ricochet Sonores, et Mobalib. Ainsi, Ricochet Sonore utilise la musique comme outil de rencontre et de partage de l’espace. Par la mise en place d’actions musicales de proximité, l’association favorise la cohésion sociale et l’accès à la culture pour tous. Elle intervient sur un territoire très large, et s’adresse à des publics divers. Ricochet Sonore travaille d’ores et déjà avec des collectivités et des bailleurs sociaux. Quant à Mobalib, il s’agit d’un réseau social collaboratif. Une plateforme communautaire d’entraide, pour connaître les services et les lieux adaptés et accessibles aux personnes en situation de handicap. Et de fait, à d’autres usagers des espaces publics, comme les personnes âgées par exemple.

Le rôle des développeurs immobiliers dans la mixité urbaine

Contribuer au bien-être et au bien vivre ensemble, c’est la mission que s’est donné Linkcity, développeur et opérateur urbain. Filiale de Bouygues Construction, l’entreprise a fait de la mixité, moteur des dynamiques locales et citoyenne, l’une de ses convictions dans la ville idéale et durable qu’elle imagine pour ses clients. Afin de sensibiliser ses parties-prenantes, Linkcity Nouvelle-Aquitaine a d’ailleurs récemment invité Yves Ribaud, Mobalib et Ricochet Sonore à prendre la parole au cours d’une conférence sur la mixité urbaine. L’objectif ? Inspirer le public, composé d’une cinquantaine de clients, prospects, élus et collectivités locales, pour collaborer ensemble sur des projets porteurs de sens.

«  Ce type de conférence doit nous permettre de mieux prendre en compte ces enjeux complexes d’égalité dans la société. Ces demandes ne sont pas encore exprimées par les opérateurs urbains ; nous sommes convaincus que c’est un sujet dont il faut se saisir pour construire une ville meilleure. » Camille Foissy, Directeur régional Linkcity Nouvelle-Aquitaine