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90 ans et toujours au cœur des transitions

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Bientôt centenaire, le mouvement HLM aborde sereinement et avec détermination les enjeux auxquels il doit faire face : loger bien sûr, mais en prenant en compte les changements de société pour les accompagner. Qu’il s’agisse de la transition énergétique, du climat, des territoires, de la transition numérique, rien n’est laissé au hasard
A 90 ans, le mouvement HLM, malgré les turbulences d’ordre politique, se porte bien. Unique en Europe, le modèle du logement social français était d’ailleurs le thème du 80e congrès de l’USH organisé à Paris, porte de Versailles, du 24 ou 26 septembre 2019. Aujourd’hui comme hier, le mouvement HLM est au centre des réflexions qui vont bien au-delà de la simple nécessité d’apporter un toit à tous. les grands ensembles construits dans les années 1960-1970, même si certains avaient de vraies qualités architecturales, ont fait débat –. mais il faut se souvenir qu’à l’époque, ils répondaient à une urgence absolue. Et aujourd’hui encore, le mouvement est toujours au cœur des transitions sociétales pour répondre à sa mission principale que l’on peut résumer en trois points : logement décent, abordable et durable. Dans le rapport du congrès HLM de Paris 2019 intitulé « Le logement social dans la société qui vient », Marianne Louis, directrice générale de l’USH (Union Sociale pour l’Habitat), pose les termes du débat pour les années à venir : « Dans la France qui vient, l’urgence climatique, l’appropriation des technologies numériques, la lutte contre les fractures territoriales et sociales, l’équilibre entre le travail et les activités collaboratives et créatives prendront plus de place encore (…). Ces changements collectifs auront également une incidence sur la sphère familiale et nos pratiques domestiques, qui évoluent parallèlement à l’échelle de l’individu et de ses interactions ».

La transition énergétique et le dérèglement climatique

  D’abord, la transition énergétique et le dérèglement climatique. Sur ce plan, les actions ne datent pas d’aujourd’hui et sont très diversifiées avec une forte mobilisation des organismes HLM, qui ont su porter haut des projets à faible empreinte environnementale. Et ce, qu’il s’agisse de bâtiments neufs ou de rénovations. L’approche performantielle des constructions fait désormais partie des réflexes des équipes de maîtrise d’ouvrage, de gestion patrimoniale et de gestion locative des organismes… Des travaux sont en cours sur l’empreinte environnementale et sur le cycle de vie du parc HLM. Mais pour le maître d’ouvrage HLM, cette recherche de la solution optimale n’est rien sans la satisfaction du locataire, notamment du côté du porte-monnaie. Autrement dit, ils doivent être capables de faire émerger des solutions techniques innovantes, les plus performantes et les plus respectueuses possibles de l’environnement, simples à entretenir et dans des conditions économiques en phase avec les capacités des ménages.

Comment le mouvement HLM répond à la fracture territoriale?

  Concernant la fracture territoriale qui s’accentue, avec, d’un côté, un effet de métropolisation très important et, de l’autre, la décroissance économique et démographique qui frappe les territoires, le mouvement se pose nombre de questions et essaie d’y répondre à sa manière : Comment peuvent-ils être des acteurs dynamiques sur ces territoires en mutation ? Par exemple, la décroissance induit des problèmes patrimoniaux, notamment en termes de vacances, de logements. Ce qui implique le développement de nouvelles stratégies patrimoniales et un positionnement adapté : « Notre vision de l’aménagement du territoire local et national, [avec une] conception du développement économique autour d’une croissance inclusive, [prend en compte cette] ère nouvelle. Elle ajoute une autre dimension à nos engagements », résume, dans la postface du rapport du congrès HLM de Paris 2019, Jean-Louis Dumont, Président de l’Union sociale pour l’habitat.

La transition numérique

  Autre enjeux qui n’est pas sans lien avec les deux autres : la transition numérique. Laquelle, avec le développement du télétravail, peut être vecteur de redynamisation économique des territoires. Dans le même temps, elle a, et aura, une influence croissante sur les métiers des bailleurs, avec le développement de la maquette numérique (BIM). Il y a une réelle mobilisation du mouvement HLM sur ce sujet de façon que ces outils contribuent à construire mieux – et à coût maîtrisé – et à fiabiliser les ouvrages. Et l’on pourrait continuer encore sur les transitions : par exemple, celle du vieillissement de la population logée par les organismes HLM et de la nécessaire adaptation des logements à cette problématique.