fbpx

Économie circulaire et métabolisme urbain

10 minutes de lecture
Comment le métabolisme urbain peut-il alimenter les politiques d’économie circulaire ? Si les villes n’occupent que 2 % de la surface de la planète, elles consomment 75% des ressources, émettent entre 60 et 80 % des gaz à effet de serre d’origine anthropique et génèrent 50% des déchets[1]. Elles sont une porte d’entrée et de sortie privilégiée d’une importante concentration de flux (alimentation, électricité, froid, chaleur, carburant, biens de consommation, déchets, etc.) qui permettent de répondre aux besoins de leurs usagers : rappelons que les villes concentrent aujourd’hui 55% de la population à l’échelle mondiale. L’étude de ces flux par l’approche du métabolisme urbain est un champ qui prend de l’ampleur. De plus en plus d’administrations urbaines s’en saisissent pour définir leurs politiques d’économie circulaire.

Qu’est-ce que le métabolisme urbain ?

Le métabolisme urbain s’appuie sur une métaphore qui envisage les villes comme des corps : pour assurer leurs fonctions vitales, ces derniers ont besoin d’utiliser des matières et de l’énergie qu’ils consomment, transforment puis évacuent (sous forme de molécules polluant l’air ou de déchets par exemple). Le métabolisme urbain est l’étude de ces flux entrants et sortants, ainsi que des stocks. Il s’appuie en premier lieu sur une évaluation quantitative appelée Material Flow Analysis. Ainsi, l’étude du métabolisme urbain de la Ville de Parischiffre précisément les flux de matières entrés et sortis de la ville (marchandises, construction, déchets, alimentation), les flux transportés par les réseaux d’énergies et les productions locales d’énergie renouvelable et de récupération, les flux transportés par les réseaux d’eau et la pluie et les stocks de matériaux dans les bâtiments et réseaux. Ces chiffres permettent par exemple de visualiser l’impact du secteur du BTP dans le métabolisme urbain. En 2015, près de 3 millions de tonnes de matériaux de construction ont été importées à Paris, soit près de la moitié du total des marchandises importées (hors hydrocarbures) : 6.2 millions de tonnes. Et parmi les 2.6 millions de tonnes de déchets exportées, 1.9 millions étaient des déchets de chantier.

Une analyse des flux qui mêle quantitatif et qualitatif

L’enjeu de l’approche par le métabolisme urbain est de mieux connaître le fonctionnement du territoire pour mieux gérer les ressources. Pour ce faire, une approche qualitative des flux et des stocks vient généralement compléter le volet quantitatif : par où les flux transitent-ils, comment leur gestion s’organise-t-elle, qui sont les acteurs et les infrastructures associés, etc. ? Ainsi, après avoir réalisé un premier diagnostic de quantification de flux dans le cadre du programme de recherche-action POPSU Métropoles en 2019, la MEL (Métropole Européenne de Lille) a lancé en 2021 une seconde étude concernant la gouvernance de ces flux, en cherchant notamment à identifier les écosystèmes d’acteurs et les chaînes de valeur. La connaissance de ces éléments constitue une aide précieuse pour l’acteur public en vue de mettre en œuvre des plans d’actions dans des domaines aussi divers que l’alimentation, les matériaux de construction ou les déchets.

Le métabolisme au service de l’économie circulaire

L’étude du métabolisme territorial ne constitue pas une fin en soi, mais vient apporter des connaissances susceptibles de nourrir les politiques publiques. Les diagnostics de flux peuvent dans un premier temps alimenter les documents stratégiques en cours d’élaboration ou de révision d’un territoire. C’est le cas de la démarche menée par la MEL qui coïncidait avec l’élaboration de son Projet Alimentaire de Territoire (PAT). Ils peuvent également éclairer les territoires dans le cadre des accords de coopération inter-territoriale autour de la gestion de ressources (eau, alimentation, etc.) : quels axes thématiques peuvent être privilégiés dans une logique de complémentarité (gagnant-gagnant) avec d’autres territoires ? Ces diagnostics sont enfin un préalable pour définir et actionner des stratégies d’économie circulaire à l’échelle d’un territoire. L’enjeu est alors que ces flux entrants et sortants puissent circuler le plus possible au sein d’un système territorial, sans perte, et en boucle. En d’autres termes, il s’agit de recréer des relations de proximité autour des différentes matières. Le diagnostic réalisé dans le cadre de l’étude la MEL a par exemple révélé la faiblesse du local dans la consommation alimentaire à l’échelle du département du Nord, avec une distance moyenne d’approvisionnement de 500 km (boissons non comprises). Si l’on ne considère que les importations, à l’exclusion des aliments produits sur place, cette distance moyenne double et avoisine les 1 000 km. Le projet Métabolisme urbain mené sur le territoire de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) s’inscrit également pleinement dans cette démarche en appliquant une stratégie d’économie circulaire au secteur du BTP. Dans cette perspective, le territoire est transformé en se réappropriant au maximum la matière déjà présente localement. Chaque matériau issu de déconstruction représente par exemple une ressource potentielle pour les chantiers à venir. Sur le chantier de la ligne 15 du Grand Paris Express, les terres récupérées servent ainsi à la création de matériaux de construction ; sur le chantier de la friche Babcock à la Courneuve, des briques ont été récupérées pour réaliser la maçonnerie paysagère de la Ferme des possibles, une ferme agricole urbaine de 1,2 ha. Ce type d’approche relève plus précisément de l’écologie territoriale, l’un des sept piliers de l’économie circulaire définis par l’ADEME. L’objectif étant de transformer le métabolisme des territoires en imaginant des modes d’organisation permettant des échanges des flux et la mutualisation de besoins.   [1] Circular Economy in Cities: Project Guide, Fondation Ellen MacArthur, ARUP, 2019

Qu’est-ce que le métabolisme urbain ?

Le métabolisme urbain s’appuie sur une métaphore qui envisage les villes comme des corps : pour assurer leurs fonctions vitales, ces derniers ont besoin d’utiliser des matières et de l’énergie qu’ils consomment, transforment puis évacuent (sous forme de molécules polluant l’air ou de déchets par exemple). Le métabolisme urbain est l’étude de ces flux entrants et sortants, ainsi que des stocks. Il s’appuie en premier lieu sur une évaluation quantitative appelée Material Flow Analysis. Ainsi, l’étude du métabolisme urbain de la Ville de Parischiffre précisément les flux de matières entrés et sortis de la ville (marchandises, construction, déchets, alimentation), les flux transportés par les réseaux d’énergies et les productions locales d’énergie renouvelable et de récupération, les flux transportés par les réseaux d’eau et la pluie et les stocks de matériaux dans les bâtiments et réseaux. Ces chiffres permettent par exemple de visualiser l’impact du secteur du BTP dans le métabolisme urbain. En 2015, près de 3 millions de tonnes de matériaux de construction ont été importées à Paris, soit près de la moitié du total des marchandises importées (hors hydrocarbures) : 6.2 millions de tonnes. Et parmi les 2.6 millions de tonnes de déchets exportées, 1.9 millions étaient des déchets de chantier.

Une analyse des flux qui mêle quantitatif et qualitatif

L’enjeu de l’approche par le métabolisme urbain est de mieux connaître le fonctionnement du territoire pour mieux gérer les ressources. Pour ce faire, une approche qualitative des flux et des stocks vient généralement compléter le volet quantitatif : par où les flux transitent-ils, comment leur gestion s’organise-t-elle, qui sont les acteurs et les infrastructures associés, etc. ? Ainsi, après avoir réalisé un premier diagnostic de quantification de flux dans le cadre du programme de recherche-action POPSU Métropoles en 2019, la MEL (Métropole Européenne de Lille) a lancé en 2021 une seconde étude concernant la gouvernance de ces flux, en cherchant notamment à identifier les écosystèmes d’acteurs et les chaînes de valeur. La connaissance de ces éléments constitue une aide précieuse pour l’acteur public en vue de mettre en œuvre des plans d’actions dans des domaines aussi divers que l’alimentation, les matériaux de construction ou les déchets.

Le métabolisme au service de l’économie circulaire

L’étude du métabolisme territorial ne constitue pas une fin en soi, mais vient apporter des connaissances susceptibles de nourrir les politiques publiques. Les diagnostics de flux peuvent dans un premier temps alimenter les documents stratégiques en cours d’élaboration ou de révision d’un territoire. C’est le cas de la démarche menée par la MEL qui coïncidait avec l’élaboration de son Projet Alimentaire de Territoire (PAT). Ils peuvent également éclairer les territoires dans le cadre des accords de coopération inter-territoriale autour de la gestion de ressources (eau, alimentation, etc.) : quels axes thématiques peuvent être privilégiés dans une logique de complémentarité (gagnant-gagnant) avec d’autres territoires ? Ces diagnostics sont enfin un préalable pour définir et actionner des stratégies d’économie circulaire à l’échelle d’un territoire. L’enjeu est alors que ces flux entrants et sortants puissent circuler le plus possible au sein d’un système territorial, sans perte, et en boucle. En d’autres termes, il s’agit de recréer des relations de proximité autour des différentes matières. Le diagnostic réalisé dans le cadre de l’étude la MEL a par exemple révélé la faiblesse du local dans la consommation alimentaire à l’échelle du département du Nord, avec une distance moyenne d’approvisionnement de 500 km (boissons non comprises). Si l’on ne considère que les importations, à l’exclusion des aliments produits sur place, cette distance moyenne double et avoisine les 1 000 km. Le projet Métabolisme urbain mené sur le territoire de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) s’inscrit également pleinement dans cette démarche en appliquant une stratégie d’économie circulaire au secteur du BTP. Dans cette perspective, le territoire est transformé en se réappropriant au maximum la matière déjà présente localement. Chaque matériau issu de déconstruction représente par exemple une ressource potentielle pour les chantiers à venir. Sur le chantier de la ligne 15 du Grand Paris Express, les terres récupérées servent ainsi à la création de matériaux de construction ; sur le chantier de la friche Babcock à la Courneuve, des briques ont été récupérées pour réaliser la maçonnerie paysagère de la Ferme des possibles, une ferme agricole urbaine de 1,2 ha. Ce type d’approche relève plus précisément de l’écologie territoriale, l’un des sept piliers de l’économie circulaire définis par l’ADEME. L’objectif étant de transformer le métabolisme des territoires en imaginant des modes d’organisation permettant des échanges des flux et la mutualisation de besoins.   [1] Circular Economy in Cities: Project Guide, Fondation Ellen MacArthur, ARUP, 2019