De plus en plus de data sont produites à l’échelle mondiale, qui sont de véritables vecteurs de croissance et certainement l’une des ressources les plus précieuses aujourd’hui. Dans ce contexte, quels sont les types de données générées par Bouygues Construction actuellement et quelle utilisation en est-elle faite ?

Nos chantiers vont générer d’importantes quantités de données émanant des différents appareils numériques qui y sont utilisés. Cette quantité n’est pas figée mais va au contraire s’accroître dans les années à venir grâce à l’introduction de nouveaux outils numériques. Bouygues Construction travaille actuellement en partenariat avec Suez, Air Liquide et le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives) au concept d’ « opérateur connecté » qui vise à équiper les opérateurs de chantier d’outils numériques modulables qui généreront de nouvelles données : manchon connecté à fixer sur l’avant-bras, gilets équipés de capteurs destinés à analyser l’air, lunettes avec caméra intégrée, chaussures de sécurité permettant la géolocalisation, … Nous avons besoin d’outils performants pour analyser et valoriser des masses de données de plus en plus importantes. Aujourd’hui, beaucoup de données sont manipulées dans le cadre de nos chantiers, mais peu sont stockées sur des serveurs de manière structurée et restent donc encore inexploitées. A nous d’explorer ce potentiel pour générer de la valeur.

Où en est la réflexion de Bouygues Construction sur le Big Data et comment l’idée du Data Lab est-elle née ?

Lors du Data Day organisé par Bouygues Construction en septembre 2016, nous avons travaillé avec des partenaires sur plusieurs cas d’usage et expérimentations autour de l’utilisation de la data : mesure de l’état d’avancement d’un chantier, prédiction de la consommation énergétique d’un bâtiment, aide au chiffrage d’un projet tel que le déploiement de la fibre optique, analyse d’images de chantiers, maintenance prédictive des tunneliers ou encore pilotage de la consommation énergétique des bungalows de chantier. Les premiers résultats ont été prometteurs. Conscients de l’enjeu de la montée en compétence sur le Big Data, nous avons créé un Comité rassemblant les pôles R&D avec pour objectifs d’explorer ce champ, d’en comprendre les outils et les acteurs, d’expérimenter des cas d’usages avec nos métiers puis de déployer ce champs en structurant et exploitant la data disponible au sein de l’entreprise. C’est pour servir cet objectif de déploiement que le Data Lab a été créé.  

Comment est-il organisé et quels sont ses objectifs ?

Créé en septembre 2017, le Data Lab est au service de la transformation numérique des unités opérationnelles et des métiers du Groupe. L’équipe travaillera à des cas d’usages avec les métiers dans un souci d’amélioration de leur connaissance métier et de leur efficacité opérationnelle grâce à l’utilisation de la data. Quelles données mobiliser et articuler pour générer une nouvelle valeur ? Quels enseignements tirer de l’analyse d’un historique de données capté sur un large échantillon de chantiers ? Comment mieux capitaliser sur les données produites ? Quels process automatiser et quelles aides à la décision mettre en place pour améliorer la productivité ? L’équipe, qui comptera 5 personnes, rassemblera toutes les compétences nécessaires pour répondre à ces questions : compréhension des besoins métiers, architecture de base de données, gestion de données, développement d’applications et data science et élaboration de modèles prédictifs. Le Comité Big Data continuera d’être animé en parallèle et s’ouvrira à d’autres métiers tels que la finance et les ressources humaines, très concernés par les opportunités offertes par le Big Data. Autant de services pour accélérer l’appropriation du Big Data au sein de l’entreprise !