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L’industrie du ciment veut baisser ses émissions de 80 % d’ici 2050

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« La cimenterie du futur sera une industrie qui non seulement captera les émissions de C02, mais produira ses matériaux à partir de déchets. » Voilà l’objectif ambitieux que s’est fixé le Syndicat français de l’industrie cimentière lors de sa conférence de presse du 14 novembre 2018.
L’industrie cimentière prévoit ainsi de réduire de 80 % ses émissions de CO2 à l’horizon 2050.

Comment ?

Tout d’abord en remplaçant les combustibles fossiles par des combustibles de substitution (huiles usées, plastiques ou déchets de bois non recyclables, boue de station d’épuration). Ces matériaux, qui représentaient 41 % des combustibles utilisés en 2016, devront en représenter au moins 50 % d’ici 2025. Le syndicat encourage également l’industrie à produire des ciments innovants, avec une composition « bas carbone ». Les premiers de ce type, les CEM II/C-M (M pour mélange) et les CEM VI, devront arriver sur le marché en 2020. Grâce à leur teneur réduite en clinker (constituant responsable de la majeure partie des émissions de gaz à effets de serre liées à sa production), ces nouveaux matériaux permettront de réduire de 25 % les émissions de CO2 en comparaison à la moyenne actuelle de tous les ciments. La production de ciment est une source importante de CO2 dans le monde. Sur l’ensemble du processus de fabrication, une tonne de ciment rejette environ 900 kg d’émissions carbone, et sa production ne cesse d’augmenter pour suivre la demande dans le secteur de la construction, en pleine expansion. Il est en effet principalement utilisé pour produire des matériaux de construction comme le béton, le mortier, les parpaings, etc. D’autres sociétés proposent déjà des ciments avec une empreinte carbone réduite. L’entreprise Ecocem commercialise ainsi en France depuis 2009 un ciment « laitier de haut-fourneau » qui ne contient aucun clinker contrairement au ciment traditionnel. Ainsi, une tonne de béton Ecocem émet moins de 20kg de CO2, contre 765kg pour un béton classique. Le béton peut aussi être remplacé dans le secteur de la construction par d’autres matériaux plus écologiques : le CLT (lamelles de bois) ou encore le béton à base d’argile, qui permet en outre de mieux réguler la température et le taux d’humidité à l’intérieur de l’habitat. Tout en consommant moins de sable, une ressource en tension à l’échelle mondiale, avec 40 milliards de tonnes prélevées chaque année. L’ère du béton bas carbone, écolo et innovant ne fait que commencer !