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L’Open Data, au cœur de la stratégie des collectivités territoriales

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Elle est considérée comme le nouvel or noir de notre société. La Data, et surtout son exploitation, sont au cœur de la stratégie des entreprises, services et plus récemment, des collectivités territoriales.
L’heure est au développement des Smart Cities, villes « intelligentes » qui s’appuient sur les nouvelles technologies pour améliorer leurs services urbains ou réduire les coûts. C’est pourquoi la question de l’Open Data devient centrale pour les métropoles. L’Open Data qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de la mise à disposition des données numériques du territoire en libre accès pour tous qui permet, entre autres, d’articuler l’ensemble des services mis à disposition par la ville. Si cette ambition est séduisante à bien des égards, elle suscite aussi beaucoup d’interrogations, notamment de la part des citoyens. C’était le sujet du dernier Open Up Session organisé par Bouygues Construction, partenaire de l’exploration « DataCités » piloté par le Lab OuiShare X Chronos. Rencontre avec Xavier Lenoir, DSI de la ville de Dijon, et Simon Saint-Georges, chargé de mission sur les données énergétiques pour Rennes Métropole ; deux collectivités impliquées dans ce travail de réflexion. L’exploration menée par Le Lab OuiShare X Chronos a montré qu’il n’existait pas de modèle unique en matière de Smart City, mais plutôt des principes d’actions qui doivent être adaptés aux différentes situations. Quelles sont les spécificités des métropoles de Dijon et de Rennes en matière d’Open Data ? Xavier Lenoir : À Dijon, des initiatives existaient déjà avant bien sûr, mais la question de la donnée a vraiment pris de l’importance avec notre projet de smart city « OnDijon ». Avec ce projet, l’idée est de centraliser pour les moderniser et mieux les piloter, les grandes fonctions de l’espace urbain sur le territoire de la Métropole : éclairage public, signalisation tricolore, vidéo protection, contrôle d’accès, etc. Et là, nous avons vraiment mesuré la valeur de la donnée, notamment pour comprendre, analyser, voire anticiper les usages… Ce qui nous incite à développer une politique volontaire d’exploitation de la donnée et d’ouverture « open data » au bénéfice de tous. Simon Saint-Georges : Rennes a été une ville pionnière dans le domaine de l’Open Data ce qui explique que notre philosophie diffère de celle de Dijon. La métropole considère la Data comme un bien commun, qui doit être géré par une communauté d’acteurs. Si la gouvernance de la donnée est au cœur de notre action, ce n’est pas la collectivité seule qui l’assure, nous travaillons à mettre en place un système de gouvernance ouverte qui implique les producteurs de données, la société civile, les collectivités et des experts. La Data est aussi au cœur de nombreuses polémiques, dues notamment aux scandales récents qui ont touché des géants comme Facebook. Comment ce sujet d’Open Data est-il perçu par les particuliers ? Xavier Lenoir : Pour une Collectivité, c’est une évidence de dire qu’une politique de la donnée doit se développer pour, et avec, le citoyen, dans une relation de confiance réciproque. C’est particulièrement vrai à l’échelon local car le lien avec le citoyen est fort. Les habitants de notre Métropole ne sont pas inquiets mais ils demandent évidemment à ce que leurs droits soient garantis, sur la durée. Et c’est pourquoi nous misons sur une gouvernance forte et transparente de la Métropole qui doit conserver le contrôle des données qu’elle collecte… Une gouvernance forte, mais qui pourra être partagée avec les structures opportunes du territoire : entités publiques, entités privées, associations… Récemment adoptée, la loi RGPD définit un nouveau cadre légal d’utilisation des données. Quelles sont les impacts pour les métropoles ? Simon Saint-Georges : Cette loi va dans le bon sens. Elle impacte surtout les entreprises privées car beaucoup de collectivités ont déjà mis en place les dispositifs préconisés et que la plupart des données ouvertes ne sont pas des données personnelles. Elle a le double avantage de sensibiliser le grand public aux questions autour de la donnée, bien au-delà de la protection des données personnelles et d’accroître la vigilance de tous les acteurs. A Rennes, nous avons déjà nommé un DPO (Data Protection Officer). Son rôle sera de s’assurer que nous sommes en conformité avec la législation en matière de gestion des données.   En conclusion, l’Open Data est une opportunité pour nos sociétés dès lors qu’elle est utilisée à bon escient. Les projets doivent avant tout mettre les usagers au cœur de la réflexion afin d’assurer la mise en place de solutions concrètes et durables. Un axe auquel Rennes et Dijon accordent une importance toute particulière. Pour Dijon, cette dimension est centrale dans le cadre du projet On Dijon développé en partenariat avec Bouygues Energies & Services, Citelum (EDF), Suez et Capgemini. Le Boston Smart City Playbook, un support collaboratif développé par the Mayor’s Office of New Urban Mechanics qui fait référence dans le domaine a d’ailleurs dédié un chapitre entier à ce thème: « Let’s talk about the stuff that makes those things useful and usable. »