Quelle est notre approche en matière de construction modulaire ?

Aurélie Cléraux (AC) / En tant qu’acteur global du développement immobilier et de la construction,  nous proposons à nos clients une approche globale, depuis les études de faisabilité technique jusqu’à la livraison du projet. Et ce, avec la maîtrise complète de la production : fabrication des modules, transport, logistique, installation et coordination de tous les corps d’état sur site. Nous ciblons en priorité les projets « 3 H » : High-rise (hauteur supérieurs à 7 étages), High-value (avec une forte concentration de valeur-ajoutée au mètre carré) ou High-volume (impliquant un grand nombre de modules).

Quels sont les marchés porteurs, et comment allons-nous développer le modulaire ?

AC / Globalement, les projets qui ont des contraintes fortes en termes de coûts, de délais, ou de complexité, et les pays confrontés à ces mêmes problématiques. C’est le cas de la France, de l’Australie, des États-Unis ou du Royaume-Uni, qui vient d’annoncer la création d’un million de logements d’ici à 2020. Notre priorité se tourne vers les produits se prêtant aisément à ce type de construction, tels les hôtels, les résidences étudiantes et pour personnes âgées ou les chambres d’hôpitaux, ou encore le résidentiel locatif et le co-living. Ils sont particulièrement adaptés au modulaire, car la taille d’une chambre équivaut à celle d’un module, ce qui optimise le transport et l’installation. En nous appuyant sur les expériences de Singapour et en répliquant ce type de business model à travers le monde, nous allons cibler en priorité les territoires de l’Asie-Pacifique, de l’Europe et des Caraïbes. Nous axons notre développement sur les produits hôtels et résidentiels. Parallèlement, nous poursuivons la recherche et développement sur nos modes constructifs avec des matériaux innovants, afin de réduire le poids et le coût des modules.

Usine de fabrication des modules du chantier de Clement Canopy, à Senai, en Malaisie. ©Arnaud Fevrier

Le modulaire pourrait-il remplacer la construction traditionnelle à l’avenir ?

AC / La construction in situ va fortement évoluer dans les prochaines années pour intégrer de plus en plus la construction hors site, que cela soit par la préfabrication d’éléments architecturaux, tels les balcons et façades, ou d’éléments techniques – les gaines, salles de bain, etc. –, jusqu’au niveau le plus poussé qu’est le PPVC (Prefabricated Prefinished Volumetric Construction). Le modulaire est déjà en train de révolutionner le secteur de la construction. Et demain, il permettra de répondre aux tendances de fond que sont l’industrialisation, la préfabrication, la digitalisation et l’économie circulaire.

Usine de finition des modules du chantier de Clement Canopy à Tuas, dans l’Ouest de Singapour. ©Arnaud Fevrier