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Quelle vision de la R&D dans le secteur du BTP ?

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Thiebault Clément, directeur de la Recherche et Développement chez Bouygues Construction nous présente sa vision.
R&D bouygues construction

Pourquoi est-il important que Bouygues Construction fasse de la R&D, surtout aujourd’hui ?

Notre monde évolue très vite. Nous devons faire face à de nouveaux défis. • Un premier axe concerne les usages. Comment donner plus de valeur ajoutée à nos clients. Nous avons besoin de les écouter dans le but de mieux répondre à leurs besoins. Cela nécessite de mieux appréhender l’impact du digital, du numérique. Cela nous amènera peut-être à développer de nouveaux services pour l’usager final et à proposer de nouveaux business modèles. • Un deuxième axe, très structurant est l’amélioration de nos process. Nous devons construire plus vite et moins cher au travers de nouveaux modes constructifs, en améliorant la qualité et en diminuant la pénibilité. L’industrialisation, la robotisation, la conception optimisée, l’opérateur connecté, l’impression 3D ou la construction modulaire sont des champs d’exploration. • Enfin, le troisième axe est le développement durable. Le secteur de la construction est un secteur encore très émetteur de gaz à effets de serre et très consommateur en matières. Nos clients deviennent de plus en plus attentifs à ces sujets. Diminuer notre empreinte carbone, utiliser des matériaux écoresponsables, mieux gérer les ressources, réutiliser, recycler, voilà d’autres sujets majeurs de notre R&D.

Comment s’organise la R&D chez Bouygues Construction et quelles sont ses spécificités ?

Depuis 2016, huit pôles coexistent. A ce stade, nous devons nous concentrer sur le déploiement des projets matures et sur le pilotage des axes stratégiques prioritaires. Il est important aussi de maintenir des expertises techniques comme par exemple sur les matériaux, les datas, la performance énergétique, l’écoconception, la smart city… Par ailleurs, les relations avec le monde universitaire pourront être étendues. La chaire Construction 4.0 par exemple a été lancée avec Centrale Lille où une équipe de recherche mixte (doctorants, jeunes chercheurs et employés du Groupe) travaille pour mener la transition digitale par le biais du numérique et de l’industrialisation. Les projets de R&D doivent répondre à des besoins business. Cependant, il est important de donner du temps à l’expérimentation sans toujours attendre un ROI immédiat : par exemple, il y a quelques années, l’impression 3D n’était pas convaincante pour certains, aujourd’hui elle capte plus d’intérêt.  

Comment la R&D travaille en interne avec les différentes entités de Bouygues Construction ?

Afin de valider les axes stratégiques du nouveau plan à 3 ans, toutes les entités vont être consultées. La R&D se doit d’être à l’écoute des tendances fortes et des signaux faibles émanant à la fois des équipes projet et des opérationnels, du monde de l’innovation et de la prospective. Elle représente l’organe qui cherche des solutions dans l’organisation actuelle du processus d’innovation. Il y a clairement un intérêt à mutualiser la recherche à l’échelle du groupe Bouygues Construction, notamment pour avoir une vision d’ensemble de tous les métiers et de toutes les régions du monde. Par exemple, l’expérience de la construction modulaire développée à Singapour pourra être utile en Europe.