C’est le premier concept de bâtiment autonome en France : au sein du quartier EcoCité Grenoble Presqu’île, le démonstrateur ABC se construit. ABC, pour Autonomous Building Citizen ; une approche globale de l’habitat durable, qui vise l’autonomie en eau, en énergies et l’optimisation de la gestion des déchets d’un bâtiment. Aux ambitions déjà très innovantes du bâtiment s’ajoute une complexité technique, qui a naturellement mené les équipes du projet à l’utilisation du BIM comme processus de conception collaborative. La collaboration est en effet primordiale sur ce projet novateur, où les solutions techniques participent fortement à l’identité visuelle de l’ouvrage final.   Le BIM, allié environnemental sur le projet Sur ce projet, le BIM a permis de vérifier les critères énergétiques et environnementaux pour atteindre les certifications ambitionnées. Grâce à la qualité des modèles BIM produits, les équipes du projet ont même pu développer des usages jusque-là inexistants. Ce fut le cas lors de la réponse à un appel à projet du Plan de Transition Numérique du Bâtiment sur l’apport du BIM dans la mise en œuvre du référentiel E+C- (bâtiment à énergie positive et à faible emprunte carbone) : le traitement des données du BIM du projet, par des logiciels de simulations environnementales (Carbone, énergétique, ACV), était une nouveauté. Un cas d’usage innovant qui a permis d’affiner les études d’Analyse de Cycle de Vie du bâtiment sur des lots critiques en émission de CO2. Cette utilisation des maquettes BIM pour fiabiliser les études énergétiques et environnementales s’inscrit au cœur du concept d’ABC et au service des ambitions du projet. Comment a-t-on mis en œuvre le BIM pour aider à concevoir et suivre la conception de systèmes techniques complexes dans ce projet d’habitat novateur ? Si le BIM reste initié par les acteurs traditionnels (Architectes et bureaux d’études), son exploitation a été rendue disponible au plus grand nombre, grâce à une diffusion de toutes les maquettes, coordonnées entre elles. Tous les intervenants (architectes, ingénieurs, manager de projet, maître d’ouvrage, économiste, mainteneur, etc.) devaient avoir accès à la plateforme collaborative à tout moment, afin de pouvoir prendre la mesure – chacun à leur échelle – des contraintes très spécifiques du projet, et prendre part à sa conception. Pour atteindre cet objectif collaboratif, plusieurs problématiques ont été résolues… La mise en œuvre du processus BIM sur ce projet a apporté de nombreux avantages : une meilleure coordination entre les différents corps de métiers, une meilleure gestion des interfaces et une meilleure communication entre acteurs. Logiquement des gains de temps ont aussi été réalisés : dans la recherche d’informations, dans l’analyse des avantages et inconvénients des variantes du projet, ainsi que pour la production de livrables d’exécution (plans de cotation et d’implantation). Le BIM a également permis d’extraire automatiquement des quantités de données depuis les modèles, pour alimenter le chiffrage en corps d’état architecturaux et en gros-œuvre de plus de 80% des prestations. Enfin, tous les acteurs impliqués, et pas seulement les équipes de modélisation, sont montés en compétence sur le BIM. Les objectifs fixés, pragmatiques et axés sur les usages métiers, ont démontré l’utilité des nouvelles méthodologies de travail en BIM et ont convaincus certains acteurs d’amorcer une mutation de leur métier.