Agriculture urbaine : comment Monaco reconnecte la ville à l’environnement
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Depuis 2016, les potagers écologiques ont fait leur apparition à Monaco. Un concept d’agriculture urbaine baptisé « Terre de Monaco » qui s’étend sur 1 600 m2 de sol et de toiture. Une véritable bouffée d’oxygène pour une principauté bétonnée à 80 % !
Interview de…
Jessica Sbaraglia, fondatrice de Terre de Monaco
Sur quoi repose le projet « Terre de Monaco » ?
Le projet « Terre de Monaco » permet de valoriser les espaces plats (sol et toit) grâce à la création de parcelles productives en fruits et légumes, aromates et fleurs comestibles. En pratique, nous produisons des produits très diversifiés, faits dans les valeurs du bio et sans aucun traitement. Des produits saisonniers, frais et de grande qualité, vendus directement aux propriétaires ou aux locataires de ces espaces urbains.Quel est l’intérêt de l’agriculture urbaine par rapport aux exploitations agricoles traditionnelles ?
Pour Terre de Monaco, l’agriculture urbaine représente un effort écologique important puisqu’il permet de promouvoir les circuits courts, la saisonnalité des produits, la bio-agriculture et la permaculture, l’utilisation des énergies renouvelables, la réduction des emballages superflus, le recyclage des déchets verts et même le non-gaspillage alimentaire, auprès des grands comme des petits. De manière générale, plus de biodiversité ornementale ou comestible génère une meilleure qualité de vie. Les gens apprécient de retrouver ou de découvrir la nature à proximité de leur lieu de vie, mais aussi de consommer des produits qui viennent de tout près. De plus, l’agriculture urbaine offre un paysage urbain bien plus agréable que le béton, car plus vert ! Au fil des années, nous avons acquis 60 poules, installé 10 ruches et planté 50 arbres fruitiers. De quoi offrir fraicheur, couleurs, mais aussi une belle découverte de l’écosystème naturel qui nous entoure aux habitants.A quels secteurs et métiers l’agriculture urbaine profite-t-elle ?
Terre de Monaco travaille en étroite collaboration avec des Chefs étoilés, des établissements hôteliers, des particuliers, l’Éducation Nationale, mais aussi des promoteurs immobiliers et des architectes. Nous avons même installé un potager au Centre Hospitalier Princesse Grace de Monaco. Accompagnée d’un éducateur spécialisé, d’une psychomotricienne et d’une infirmière, j’y réalise un atelier mensuel sur les fondamentaux de l’agriculture biologique pour les patients hospitalisés en psychiatrie et pédiatrie. La nature est apparue ici comme un outil de médiation très thérapeutique.Les futurs bâtiments doivent-ils, selon vous, prévoir des espaces verts dès leur conception ?
Il y a actuellement une vraie volonté de faire évoluer l’urbanisme et d’inscrire le bâtiment au cœur des efforts liés à l’environnement. Les habitants en sont l’une des causes : ils ont envie de verdure, mais aussi d’immeubles plus écologiques et ecoresponsables. C’est d’ailleurs cette demande croissante qui nous a incités, depuis peu, à exporter notre concept en Europe. En France, il y aura bientôt « Terre de Nice » et en Belgique « Terre de Tubize ».L’œil de l’expert : l’agriculture urbaine
« Intégrer l’agriculture urbaine dans des projets urbains a plusieurs bénéfices :- créer du lien social entre les habitants ;
- retisser un lien entre les citadins et la nature ;
- participer au développement et au maintien de la biodiversité ;
- créer des îlots de fraîcheur en ville et retenir les eaux pluviales ;
- créer de l’emploi local et d’insertion.
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