Le transport fluvial, une solution qui s’impose en France

Le transport des marchandises, notamment sur le dernier kilomètre en ville, est connu pour les désagréments qu’il peut engendrer pour les riverains : files de camions, pollution, nuisances sonores, insécurité… Le nombre de camions circulant en zone urbaine est un réel sujet pour les élus, en matière de nuisances sonores et d’encombrement de la voirie. Réduire les impacts des acheminements est aujourd’hui une préoccupation majeure des collectivités… Et des entreprises qui les accompagnent dans la mise en œuvre de leurs chantiers. Mais comment accroitre la dynamique d’un transport industriel plus propre et davantage bénéfique au territoire que le transport par camions ? La France possède les plus grands réseaux ferroviaires et fluviaux d’Europe, des bases solides pour recourir à d’autres modes de transport que le fret routier. Plus écologiques et plus performants sur le plan énergétique, le ferroviaire et la navigation fluviale sont des solutions de plus en plus envisagées pour approvisionner les chantiers du BTP. Le transport fluvial, encore peu utilisé, pourrait devenir une voie d’avenir complémentaire à la route et au rail.  

Les autres opportunités du fluvial

Le transport fluvial peut donc contribuer à désengorger les autres réseaux, à laisser respirer les territoires, et, in fine, à améliorer la qualité de vie des Français. Au-delà de la réduction de ces nuisances, il peut également être une réponse à forte valeur économique, écologique et énergétique pour les territoires. En recourant au transport fluvial plutôt qu’au mode routier, utilisé majoritairement pour les chantiers franciliens aujourd’hui, le fret fluvial peut être une autre solution, plus durable, d’approvisionnement : d’après Voies Navigables de France, le fluvial est 3 à 4 fois plus sobre en énergie que le transport routier et il génère des émissions CO2 5 fois moins importantes, avec une absence totale d’émission de particules fines d’abrasion. Sur les chantiers du Grand Paris par exemple, son apport est important pour répondre à la problématique de la qualité de l’air portée par la Métropole du Grand Paris, avec notamment la mise en place de la zone à faibles émissions (ZFE). La fin du diesel se profile à horizon 2024 dans toute la métropole parisienne, et certains bâtisseurs, comme Bouygues Construction, anticipent déjà en testant de nouveaux moyens de transport associant le fluvial, et les camions biométhane et électrique.  

Le fluvial, déjà testé et approuvé par Bouygues Construction et ses clients

Au sein du groupe Bouygues Construction, le fluvial est déjà expérimenté et reconnu d’utilité depuis plusieurs années. Par exemple, sa filiale Bouygues Bâtiment France a testé l’approvisionnement par voie fluviale sur trois chantiers parisiens avec une innovation : un bateau auto-déchargeant conçu pour la distribution urbaine, qui permet de se passer d’engins de manutention sur les quais. Le bateau utilisé a été choisi car il est l’un des plus économes en carburant et est couplé à l’utilisation de camions Biométhane et électrique pour la livraison finale des 3 chantiers. La péniche utilisée peut contenir 280 tonnes de matériaux, l’équivalent de 14 poids lourds. Ceci démontre la capacité du fluvial à livrer en plus grande quantité tous types de marchandises.   Bouygues Construction approvisionne le chantier Seine Parisii grâce au transport fluvial. L’initiative a été saluée par la Ville de Paris, avec la présence de représentants de la direction de la Voirie, lors de l’un des déchargements de la péniche.    Autre filiale de Bouygues Construction, spécialisée dans la dépollution, Brézillon a également recours depuis plusieurs années au transport fluvial, avec un effet accélérateur ces dernières années pour répondre aux enjeux du bas carbone et de l’économie circulaire. Des péniches de 350 à 2200 tonnes évacuent ou livrent divers types de matériaux (terres polluées, inertes, gravats, matériaux de carrière) y compris recyclés (sables, bétons concassés, terre fertile, etc.). Ces trajets se font, au départ des chantiers, ou depuis le bord à quai privé de son écocentre. Depuis janvier 2021, 20% des terres excavées par les équipes ont été transportées par voie fluviale, évitant ainsi la circulation de près de 10 000 camions.    

Une tribune pour s’engager

Devant le potentiel apporté par le transport fluvial face au défi énergétique et logistique des collectivités, dix dirigeants d’entreprises, dont Pascal Minault, PDG de Bouygues Construction, ont signé une tribune appelant au développement de ce mode de fret. Ensemble, ils encouragent à désengorger les autres voies et à limiter la pollution grâce aux nombreux canaux déjà développés en France. Ils s’engagent ainsi à l’intégrer dans leurs chaines logistiques, en l’associant aux autres modes de transport avec pertinence.