fbpx

L’éco-conception, pour rendre la construction durable et intelligente

4 minutes de lecture
Une tribune en faveur de l’éco-conception, réalisée par Marie-Luce Godinot, directrice générale adjointe de Bouygues Construction, en charge des Systèmes d’Information, de la Transition Numérique, de l’Innovation et du Développement Durable ; et Thierry Juif,directeur Environnement et Eco-conception de Bouygues Construction.
Ecoconception-construction-durable

Eco-conception : vers des smart cities durables

Changement climatique, démographie et urbanisation croissantes, mobilité… Pour Marie-Luce Godinot, ces enjeux représentent de multiples défis pour lesquels la construction a un rôle à jouer. « Chez Bouygues Construction, nous les relevons avec nos clients et nos partenaires : de la construction modulaire ou bois, jusqu’aux villes intelligentes, en passant par l’économie circulaire. Dans le bâtiment, la révolution numérique est en marche : IoT, IA, réalités virtuelle et augmentée, robotisation, impression 3D, BIM sont autant d’opportunités pour répondre aux enjeux du climat, tout en préservant la sécurité de nos compagnons. » Les méthodes de co-conception, elles, deviennent indispensables pour faire ressortir les attentes des citoyens, des territoires, des futurs utilisateurs, et imaginer ainsi des villes durables, explique Marie-Luce Godinot : « Responsables et engagés, faisons de chaque projet une chance de construire l’avenir.»

Bouygues, constructeur engagé : réduire l’empreinte carbone, favoriser les ressources locales et circulaires

En tant que constructeur engagé, la réduction de l’empreinte carbone et l’économie des ressources sont deux axes forts de la stratégie de Bouygues Construction. Mais comment faire, quand le béton représente à lui seul 6 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, et que le sable, qui entre dans sa composition, est non renouvelable ? Pour Thierry Juif, l’éco-conception conception est une réponse à apporter au bâtiment en quête de solutions durables et eco responsables. Une démarche innovante pour réduire notre consommation de ressources, la quantité de déchets que nos activités produisent, et nos émissions de CO2. « Sur chantier, cela passe par l’économie circulaire, avec entre autres le recyclage de déchets », explique t-il, « ou encore le réemploi, solution encore plus vertueuse qui réutilise tels quels des matériaux sur un autre ouvrage, évitant ainsi des traitements pour le recycler. »

Eco-conception : rénovation, réhabilitation et réversibilité des bâtiments

« Et puisqu’on peut construire neuf avec du vieux, l’éco-conception pose aussi la question : faut-il absolument construire neuf ? », interroge Thierry Juif. Pourquoi ne pas réutiliser un bâtiment existant, et prolonger sa durée de vie ? Rénover plutôt que démolir, c’est ce qui a été fait sur le projet Colorama, à Nîmes, où des bureaux ont été transformés en logements sociaux grâce auxquels le centre-ville a connu un nouveau dynamisme. Mieux encore, prévoir la réversibilité d’un immeuble dès sa conception, pour créer un bâtiment sans date de péremption. Work#1, à Lyon Confluence, en est un exemple. Le bâtiment accueillera un temps des bureaux, et pourra être transformé en immeuble d’habitations lorsque le quartier aura achevé sa mutation. Une aspiration également formulée par la mairie de Paris, qui souhaite mettre en place le même processus pour certains aménagements des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. La promesse que la valeur des ouvrages perdurera dans le temps.

Béton décarboné, smart energy, matériaux biosourcés : quels essentiels pour l’éco-conception ?

Dans la phase conception, l’aspect « consommation énergétique par les futurs usagers » ne doit pas être oublié selon Thierry Juif, et ce à l’échelle du bâtiment comme du quartier. Quant aux matériaux de construction, ils vont aussi être amenés à évoluer grâce à la R&D, y compris les plus classiques comme le béton. Hoffmann Green Cement Technologies, avec qui Bouygues Construction vient de signer un partenariat, élabore par exemple un ciment dont l’empreinte carbone est 70 % à 80 % inférieure à celle du ciment traditionnel. Autre bonne nouvelle, les matériaux biosourcés, comme le bois ou le chanvre, sont de plus en plus utilisés. Nous concevons actuellement la Tour Commune, à Paris, un bâtiment en bois qui atteindra 50 mètres de haut. Algues, champignons, pommes de terre, sont autant de matériaux insolites… mais qui entreront peut-être dans nos constructions de demain, pour leur faible émission de CO2, ou encore leur qualité isolante. « En bref », conclut Thierry Juif, « la nécessité de préserver notre environnement nous pousse à innover pour concevoir des ouvrages à la performance toujours meilleure et à construire plus responsable. Ne la voyons pas comme une contrainte, mais comme une opportunité de bâtir encore mieux. »   Lire aussi : https://www.bouygues-construction.com/blog/fr/construire-durablement/construire-batiment-vert-tendance-preoccupation/   Ces deux tribunes ont initialement été publiées dans le Livre des Tendances 2020, édité par le magazine l’ADN.